Du sang neuf et des élections propres. Je crois que ce n’est pas trop demander, à l’heure où tout le monde parle des prochaines élections municipales qui, si tout va bien, auront lieu le 26 mars de l’an 2017.
On dira tant mieux, même si les partis n’ont pas attendu le président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) Chafik Boussarsar, pour s’engager avec un appétit carnassier dans une course qui pourrait réserver de bien belles surprises. Un scrutin d’autant plus décisif qu’il va permettre aux collectivités locales d’avoir une plus grande autonomie, et ce, conformément aux nouvelles dispositions de la Constitution, qui accordent des pouvoirs élargis aux régions.
On peut espérer qu’il va permettre aux indépendants d’avoir toute leur chance, même si le mode de scrutin de la proportionnelle au plus fort qui va être adopté, risque de les pénaliser sérieusement, puisqu’il arrangera plutôt les affaires des partis. Je pense, avec le président de l’ATIDE Moez Bouraoui, qu’un scrutin uninominal aurait été plus juste et aurait permis à des personnalités compétentes, intègres et reconnues, d’accéder aux plus hautes charges locales et régionales.
Ce ne sera pas le cas, on peut le regretter. Je retiens tout de même que pour la première fois dans l’histoire de ce pays, les Tunisiens vont avoir la chance de pouvoir décider de l’avenir de leurs villes. Pour la première fois, ils vont pouvoir prendre leur décision, sur la base d’enjeux urbains et sociaux et non pas seulement en fonction de leurs convictions politiques. Pour la première fois, ils vont pouvoir se réapproprier leur ville. C’est aussi cela la révolution ! C’est d’autant plus formidable que leur vote va changer, et pour longtemps, le visage de leurs cités enlaidies par l’anarchisme, le mauvais goût, les assauts répétés du béton, et une certaine idée du modernisme. Ils vont pouvoir leur redonner une âme. Il ne faut pas l’oublier, les municipales, c’est aussi et surtout une question de goût.