A mesure que la recherche avance, le monde de la génétique lève d’innombrables mystères, notamment celui des jumeaux. A cet effet, un chercheur tunisien a permis, dans le cadre d’une collaboration internationale, d’identifier les gènes impliqués dans la survenue de grossesses amenant à la naissance de faux jumeaux.
Pourquoi se pencher sur une telle question? Les grossesses amenant à la naissance de jumeaux ou grossesses gémellaires sont plus fréquentes qu’on ne le pense. Celles donnant naissances à des faux jumeaux ( jumeaux dizygotes ), s’observent le plus souvent dans le cadre de la procréation médicalement assistée, et moins fréquemment de manière spontanée. De plus les grossesses gémellaires sont associés à des risques accrus pour la mère et les enfants, y compris des risques plus élevés de mortinatalité, de mort néonatale et de naissance prématurée. Comparativement aux autres enfants, les jumeaux nécessitent plus de soins de santé, en particulier durant la première année de vie.
Une équipe internationale de chercheurs dirigée par le Dr Hamdi Mbarek et le Professeur Dorret Boomsma de la VU Université Amsterdam, a identifié les gènes qui augmentent les chances pour une femme de donner naissance à des faux jumeaux.
L’étude ayant porté sur 1980 mères de jumeaux dizygotes ( faux jumeaux ) conçus naturellement ( sans avoir recours à un traitement pour infertilité ) trouve son intérêt dans le lien qu’elle a établi entre le gène identifié et des facteurs hormonaux de la fertilité.
Les résultats de l’étude publiés dans la prestigieuse revue scientifique, The American Journal of Human Genetics, ont montré que les femmes qui expriment les deux variant du gène en question avaient 29% de risque d’avoir une grossesse donnant naissance à des faux jumeaux. Alors que dire du risque encouru chez les femmes ayant recours à la procréation médicalement assistée où le taux de grossesses gémellaires est nettement plus élevé?
« Dans l’avenir, le développement d’un test génétique simple basé sur nos résultats pourraient aider à l’identification des femmes à risque d’une forte réponse au traitement hormonal et à permettre la calibration, afin d’éviter la complication grave du syndrome d’hyperstimulation ovarienne avec la FIV ( fécondation in vitro ) » , précise le Dr Hamdi Mbarek, PhD., le premier auteur et le chercheur principal de l’étude.
Cette découverte ouvre une nouvelle voie dans le traitement de l’infertilité, notamment avec l’amélioration de la prévision des résultats du traitement et de ses risques, et nous le devons en grande partie à une compétence tunisienne en médecine!