Réhabiliter trois personnalités nationales : Tahar Ben Ammar, Salah Ben Youssef et Habib Bourguiba, appeler à l’union nationale pour réaliser les défis majeurs de la Tunisie et rappeler la situation de l’économie tunisienne qui peine à se relever cinq ans après la révolution, sont les axes majeurs du discours du Président de la République, Béji Caïd Essebsi à l’occasion de la fête de l’Indépendance (20 mars).
Ce discours qui vient fêter le 60ème anniversaire de l’Indépendance semble ne pas remporter l’unanimité de la classe politique tunisienne. Mais que reproche cette classe politique au président élu?

Concernant la réhabilitation des trois personnalités tunisiennes, Ammar Amroussiya a indiqué que cela devrait s’inscrire dans le cadre d’une relecture profonde et générale de l’histoire tunisienne, « afin de sortir d’une lecture de l’histoire qui glorifie le président unique et ses bienfaits au détriment d’autres militantes et militants ».

Il a rappelé que son parti a proposé d’ériger une statue à la place du 14 janvier pour commémorer les martyrs de la révolution et de transférer la statue de Habib Bourguiba loin de la place du 14 janvier. « Un jour d’autres viendront gouverner après BCE et enlèveront la statue », indique-t-il.

Sur un autre sujet, la question de la lutte contre le terrorisme, il estime que ce sujet demeure encore flou, en soulignant: « On ignore quelle sera la stratégie pour combattre le terrorisme. A ce sujet, on aurait dû fermer les frontières depuis un an, on a toujours un retard sur les questions sécuritaires, depuis les attentats terroristes qu’a connus le pays, au Bardo, à Sousse, à l’avenue Mohamed V. Mais il y a d’autres questions plus préoccupantes, à titre d’exemple le déficit de l’Etat. Je m’interroge sur ce que M. Essebsi entend dire par là. Est-ce que le travail du gouvernement Essid est remis en cause? L’évaluation du gouvernement Essid et de sa personne seront-ils encore une fois de plus remis en cause? », a-t-il indiqué.
A propos du dossier libyen, il déclare qu’il aurait fallu préciser que désormais on devra traiter avec le gouvernement d’Union nationale libyen reconnu par la communauté internationale et non pas avec les milices de Fajr Libya.