Dans le cadre d’une séance-débat organisée aujourd’hui, présidée par Chedly Ayari, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie ( BCT ), en présence de Slim Chaker, ministre des Finances, Yassine Brahim, ministre de l’Investissement, du Développement et de la Coopération internationale, des représentants de la société civile, des partis politiques et de l’ARP, des médias nationaux et internationaux, des hommes d’affaires, des experts et des universitaires, Mme Christine Lagarde, Directrice générale du Fonds monétaire international ( FMI ), a prévu que la Tunisie atteindra un taux de croissance de 1% à fin 2015.
Et pourtant, le FMI demeure et reste optimiste, au vu de la situation économique mondiale difficile, notamment car la décélération de la croissance dans l’Union européenne a impacté la croissance en Tunisie, dans les secteurs du commerce et du tourisme…
Mme Lagarde a rappelé, dans ce sens, que chaque baisse de un (1) point de croissance dans la zone Euro est l’équivalent d’une régression de 0,6% de croissance en Tunisie. Elle a évoqué, en outre, les répercussions des deux attentats terroristes qu’a connus la Tunisie sur l’économie, notamment sur le secteur du tourisme qui représente, selon ses propos, 7% du PIB de la Tunisie, assurant environ 400 mille postes d’emploi directs. Ces répercussions toucheraient les entrées en devises, soit une baisse de plus de 50% prévue à fin 2015.
Néanmoins, Christine Lagarde prévoit une amélioration de la situation économique de la Tunisie durant la période à venir, en raison d’un renforcement de la croissance économique dans la zone Euro et aux Etats-Unis d’une part, et de la baisse qui toucherait les prix des matières premières sur les marchés mondiaux en 2016, couplée à une diminution des prix du pétrole, d’autre part.
Ces prévisions au niveau mondial auraient un impact positif sur l’économie nationale, selon les estimations de la Directrice générale du FMI.
Revenant sur les deux années précédentes, Christine Lagarde a affirmé que la Tunisie a enregistré un taux de croissance de 2,5%, mais que cette période de turbulence a ralenti le rythme de croissance.
Malgré toutes les difficultés connues, la Tunisie a su, selon ses dires, surmonter les épreuves. Elle a réussi sa transition politique et démocratique et elle pourra mener à bien sa transition économique. Le FMI soutient toujours la Tunisie qui doit, comme l’a annoncé Mme Lagarde, promouvoir les réformes approfondies pour relancer son économie avec un budget orienté vers la croissance. Un budget qui accroit les dépenses d’investissement et non plus les dépenses de fonctionnement, dixit la responsable. Sachant qu’actuellement, la masse salariale en Tunisie représente 13% du PIB et est considérée comme l’un des taux les plus élevés dans le monde.
La Tunisie doit, également, achever la réforme du système fiscal pour être plus équitable, et ce, en réduisant à court terme l’écart entre les taux d’imposition. De même, elle doit s’orienter vers un système financier robuste et efficace, notamment vers un système bancaire moderne. Dans le même ordre d’idées, la DG du FMI a indiqué que la Tunisie doit améliorer le climat des affaires pour faire décoller la croissance.
Ce chantier de réformes est, selon elle, difficile mais doit être mis en œuvre immédiatement, parce que grâce à ces réformes, la Tunisie réussira sa transition économique.
Par le biais du partenariat entre la Tunisie et le FMI, qui est basé sur la souplesse et la réactivité, le programme d’ajustement conclu en 2013 sera achevé en décembre 2015 avec l’espoir de faire aboutir les objectifs identifiés.
A l’issue des résultats concrets, un nouveau projet de coopération financière pourra être conclu entre le FMI et la Tunisie en début 2016, a-t-elle ajouté.