Contacté par leconomistemaghrebin.com pour commenter les mesures urgentes du gouvernement Essid durant les cent premiers jours, Abdelkader Boudriga, universitaire et économiste, estime que le document publié par le gouvernement sous forme de feuille de route esouffre d’«un problème méthodologique profond».
Cette feuille de route souffre également d’un manque d’harmonie entre les différents points, ce qui laisse croire qu’aucune note de méthodologie ne l’a précédé avant sa rédaction par les différents ministères. M. Boudriga a précisé qu’un tel travail méthodologique doit être axé sur une vision claire, un objectif général, des objectifs spécifiques, des objectifs Smart (mesurables et atteignables) et un plan d’actions. «Ce qui ne s’affiche pas clairement dans cette feuille de route».
Mis à part ce problème méthodologique, le point positif qui en ressort , selon M. Boudriga, est celui relatif à la nécessité de l’élaboration d’un plan quinquennal de développement 2016/2020 avec pour objectif une révision approfondie du schéma de développement économique et social.
«En comparaison des quatre dernières années, l’accent a été mis, dans cette feuille de route, sur ce plan quinquennal. Chose très importante pour relancer l’économie», a-t-il affirmé.
En ce qui concerne le secteur bancaire et financier, notre interlocuteur a estimé que ces mesures mettent davantage l’accent sur la fiscalité plutôt que sur les banques, comme si le secteur bancaire ne méritait pas de réformes et d’actions plus poussées. “C’est un chapitre très maigre, qui manque d’approche et de vision claire.” “Reste à savoir si ces mesures citées dans le document vont être mises en œuvre durant ces cent jours?”, s’interroge t-il.