Afin de préserver les postes d’emploi et la pérennité des entreprises économiques dans cette situation difficile de Covid-19, le Gouvernement tunisien a pris 23 mesures de nature financière et fiscale de soutien aux entreprises. Dhafer Saidane, Pr. SKEMA Business School et Membre du Conseil d’analyse économique-Tunisie, y revient dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com
En effet, Dhafer Saidane a annoncé que les 23 mesures annoncées par le Gouvernement pour faire face aux effets de la crise du Covid-19 sont très utiles et indispensables. Mais l’Etat à lui seul ne peut servir de bouclier suffisant et efficace face au fléau planétaire.
« Il est vrai que le confinement total en Tunisie a débuté depuis le 23 mars 2020. Mais la crise sanitaire actuelle est une pandémie qui s’inscrira dans la durée. Et ce, si le vaccin miracle n’est pas rapidement trouvé », a-t-il estimé.
Et de préciser que ce confinement est synonyme d’un arrêt partiel, voir total de certains secteurs de l’économie nationale. « Cette crise est inédite car mondiale. Elle peut devenir systémique si les parties prenantes concernées ne se mobilisent pas. Parmi celles-ci, les banques jouent un rôle séculaire important en tant que relais de la croissance. Elles n’ont aucunement intérêt à voir- les entreprises en tant que cœur de l’économie- s’arrêter ».
A cet égard, M. Saidane a indiqué que des solutions de facilités vis-à-vis des entreprises doivent être envisagées. A défaut, c’est une faillite systémique de toute l’économie qui risque de se produire.
« N’oublions pas que les bénéfices des entreprises aujourd’hui sont les résultats des banques demain. Le jeu des deux parties- banque et entreprise- est indiscutablement aujourd’hui plus que jamais gagnant-gagnant », a-t-il estimé.
En effet, il a affirmé que l’initiative de la STB Bank de lancer une ligne de crédit de fonctionnement et gestion exceptionnelle, portant le nom de “Crédit Coronavirus”, est une initiative louable. Elle permettra aux entreprises de subvenir à leurs besoins et garantir leur pérennité.
De même, les initiatives prises par l’APTBEF constituent, selon ses dires, un signal fort à approfondir et à valoriser.
Au final, Dhafer Saidane a assuré: « Personne n’a intérêt à ce que la poule aux œufs d’or- l’entreprise tunisienne- périclite. Un sursaut national de nos banques- publiques et privées- est indispensable. Et je ne doute aucunement de la compétence ni de la clairvoyance de nos banquiers nationaux. Et ce, pour compléter les 23 mesures-boucliers de l’Etat tunisien ».