Le retour de la VAR, introduit après des contestations à l’endroit de certaines fautes d’arbitrage, pourrait-il assurer une réelle impartialité ? Pas aussi sûr que ça ! Voici pourquoi.
Un ouf de soulagement a été poussé lorsque la Fédération tunisienne de football (FTF) a décidé, lundi 10 février 2025, de recourir – enfin – à la VAR (pour Assistance Vidéo à l’Arbitrage), juste après les contestations formulées au cours des jours précédents à l’endroit d’erreurs d’arbitrages qui auraient faussé les résultats de certaines rencontres. Et ce dans un championnat de football 2024-2025 fortement disputé. Les équipes occupant le peloton de tête sont, comme on dit, dans un mouchoir de poche.
La VAR rentre en fonction ce dimanche 16 février à l’occasion de la rencontre de la Supercoupe entre l’Espérance Sportive de Tunis et le Stade Tunisien.
Ceux qui ont poussé cet ouf de soulagement pourraient être cependant déçus si l’on croit des techniciens familiers du football tunisien. Beaucoup mettent, d’abord, en exergue notamment les inconvénients largement connus de cet outil d’assistance à l’arbitrage. Qui sont, pour l’essentiel, au nombre de trois : « des temps d’arrêt de jeu supplémentaire, une certaine perte de spontanéité du jeu, des critiques de la part des joueurs et des entraîneurs ». En fait, tout ne va pas toujours pour le mieux !
Favoriser des clubs par rapport d’autres
Concernant le cas tunisien, des techniciens que nous avons interrogés évoquent, ensuite, la question de la difficulté de doter tous les stades de cet outil somme toute important. Il s’agirait d’une question d’infrastructure. Et sans trop rentrer dans les détails des choses, la configuration de certains stades ne favorise pas une bonne couverture du jeu du fait que les caméras ne saisissent pas tous les angles. On pense que six stades ne pourraient pas répondre à des exigences en la matière. Ce qui pourrait fausser tout le bâtit. En excluant certaines rencontres, on pourrait imaginer le tort occasionné à ce niveau. En clair, des arbitres mal intentionnés trouveraient là le moyen de fausser tout le classement. Et favoriser des clubs par rapport d’autres.
Et même lorsque ces caméras existent, quel serait leur rendu ? Sont-elles en nombre ? Sont-elles bien installées du reste ? On sait à ce niveau que nos stades n’ont pas été prévus au départ pour faire bon ménage avec la couverture médiatique. En témoigne que des stades, et pas seulement du sport-roi, ne sont même pas équipés de positions commentateurs, radio et télés, et d’emplacements pour la presse !
Laisser faire à divers autres niveaux
Outre ce fait, il y a beaucoup de questions qui se posent au niveau de la formation de nos hommes en noir à cet outil. Cette technique de la VAR exigerait des compétences. Dur dur, lorsqu’on sait que nos arbitres ne sont pas tous au même niveau pour apprécier à leur vrai valeur toutes les fautes qui peuvent avoir lieu. A-t-on, pour rester à ce niveau de réflexion, des arbitres formés en nombre ? On parle de la nécessité de pouvoir disposer d’un peu plus d’une quarantaine d’arbitres !
Plus important encore, s’il est vrai que la VAR va jouer un rôle certain pour attirer l’attention des arbitres sur les fautes commises, il n’est pas sûr que les arbitres soient toujours prêts à accepter les remarques et les constats des arbitres de la VAR. La VAR n’étant qu’une assistance ni plus ou moins, l’arbitre pourrait ne pas toujours l’entendre de la même oreille. Sans oublier le fait que lorsque l’homme en noir est mal intentionné, il pourrait laisser faire à divers autres niveaux : les exclusions de joueurs, les coups francs, les touches et les corners. Et donc changer le résultat d’une rencontre. Les arbitres peuvent « se cacher » derrière leurs appréciations.
Autant dire que la VAR n’est pas toujours une potion magique. Loin s’en faut !
