La vice-présidente de l’Association Ibsar pour la culture et le divertissement des personnes en situation de handicap, Basma El-Soussi, a souligné, lundi 4 novembre 2024, que la Tunisie a travaillé à l’amélioration de la situation des personnes aveugles. Mais que de nombreuses lacunes demeurent, selon son évaluation.
Elle a déclaré, dans une interview à l’agence Tunis Afrique Presse, en marge du premier congrès pour les personnes aveugles organisé par l’Organisation arabe pour l’éducation, la culture et les sciences (ALECSO), sous le slogan « Méthodes d’enseignement des aveugles dans le monde arabe et développement de politiques d’amélioration », que la Tunisie mise sur l’adaptation des technologies modernes pour l’éducation des personnes en situation de handicap, en particulier celles ayant des déficiences visuelles. Ce qui constitue un point positif pour la vice-présidente de l’Association Ibsar.
Basma El-Soussi a également mentionné que la Tunisie a créé trois écoles spécialisées pour les personnes aveugles dans les gouvernorats de Ben Arous, Sousse et Gabès, sous l’égide du ministère de l’Éducation, qui utilisent des programmes adaptés selon le système braille.
Des expériences modèles ont également été tentées pour intégrer les personnes aveugles dans les écoles publiques, comme la création d’une classe spéciale pour cette catégorie au lycée 9 Avril à Sfax. Ainsi qu’une autre classe intégrée à l’école du quartier d’Andalous à Bizerte, couvrant différents niveaux d’études.
Elle a précisé qu’à la suite de la pression du secteur civil, une filière informatique a été ajoutée à l’école des aveugles de Ben Arous; ainsi que des filières en économie et gestion dans les écoles de Sousse et Gabès. Alors que la seule filière disponible auparavant pour les personnes aveugles était les lettres.
Basma El-Soussi a ajouté que le personnel éducatif des écoles pour aveugles a un besoin urgent de formation et d’entraînement sur la manière de travailler avec les personnes ayant une déficience visuelle et sur l’utilisation efficace des technologies modernes dans l’éducation. Elle a recommandé d’équiper ces écoles de divers outils informatiques et technologiques.
Elle a souligné que l’absence de statistiques nationales sur les déficiences visuelles, en ce qui concerne leur gravité et leur répartition à l’échelle nationale, ainsi que la maîtrise de la technique du braille, constituent un obstacle majeur à l’élaboration d’un plan national pour améliorer leur situation à tous les niveaux.
De son côté, le conseiller en éducation de l’Organisation ALECSO, Hachemi Al-Ordawi, a déclaré que le premier congrès pour les aveugles vise notamment à réfléchir aux méthodes d’enseignement des aveugles dans les pays arabes, à leur situation et à leurs défis, ainsi qu’aux moyens de développement. Il a ajouté que ce congrès permettra de formuler des recommandations visant à améliorer les politiques, les législations, les programmes et les initiatives arabes destinés aux personnes aveugles; ainsi qu’à développer leur contenu et leurs objectifs. Tout en travaillant à fournir le financement nécessaire pour garantir leur durabilité.
