Bien que le calendrier des remboursements de dette locale ne comporte quasiment rien pour décembre, le Trésor s’est montré actif, assurant des ressources importantes lui permettant d’entamer 2026 dans de bonnes conditions.
Cela s’ajoute à une recette fiscale qui serait élevée, du moment que le mois de décembre est historiquement l’un des meilleurs en la matière. Cela concerne aussi les dépenses.
Toutes les parties en tirent profit
Sur le mois, trois opérations ont été observées :
– Des BTCT 52 semaines 08122026 pour 76,400 MDT.
– Des BTA pour 1 207,745 MDT, sur des échéances juin 2031, mars 2033 et août 2035,
– Et des BTA 9,40% décembre 2035 pour 750,300 MDT.
En tout, le montant mobilisé s’est élevé à 2 034,445 MDT. A chaque fois, l’offre a dépassé la demande qui était de 1 300 MDT.
En l’absence d’un calendrier de remboursement étoffé pour le mois de janvier, il est clair que l’Etat prépare surtout un début 2026 tranquille. L’année prochaine, les engagements sociaux pris par l’Etat exigent un rythme de dépenses plus soutenu que celui de 2025. Il y a les recrutements, les augmentations salariales et les préparatifs au mois de ramadan, sans oublier les charges courantes budgétisées.
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Pour les banques et les établissements financiers, l’abondance de la liquidité les pousse à chercher des opportunités de placements rentables à long terme. Il est logique de tirer profit au maximum de la baisse des taux qui pourraient intervenir prochainement. C’est crucial pour leur rentabilité future en l’absence d’une demande de financements suffisants en provenance des opérateurs économiques. De plus, le Trésor, qui a désormais 11 milliards de dinars à sa disposition, pourrait faire de moins en moins appel au marché local.
Une opportunité à ne pas rater
La situation est unique. L’effet d’éviction, tant pointé du doigt par les PME, ne sera plus là, avec une masse de liquidité disponible importante. Théoriquement, c’est la conjoncture parfaite pour financer une relance transformative, orientée vers la transition écologique et numérique. Le défi est d’identifier qui captera ces ressources; et, surtout, vers quels projets concrets et bancables elles pourront être dirigées.
Le principal obstacle n’est donc pas économique, mais réglementaire et organisationnel. Le chantier urgent est de réformer un cadre souvent inadapté, où on trouve un cocktail de complexité administrative, de règles rigides et d’instabilité fiscale qui freinent la matérialisation des projets. Sans une simplification accélérée et une ingénierie publique renforcée, cette liquidité abondante restera stérile, manquant son rendez-vous avec l’investissement productif et la transformation réelle de l’économie.