La FIPA (Agence de Promotion de l’Investissement Extérieur) a célébré ce vendredi 20 juin 2025 son 30e anniversaire en réunissant un large éventail d’acteurs économiques et institutionnels : institutions d’appui, patronat, fédérations professionnelles, clusters, chambres de commerce locales et mixtes, banques, institutions internationales, diplomates, experts et universitaires. La thématique centrale de cette journée fut l’intégration économique de la Tunisie. La cérémonie s’est conclue par une remise des Awards honorant les innovateurs et entrepreneurs qui ont contribué à renforcer l’attractivité du pays.
Les chiffres confirment une tendance très positive. En 2024, les investissements directs étrangers (IDE) ont atteint environ 3,2 milliards de dinars, soit une croissance de 26 % par rapport à 2023, dépassant ainsi les prévisions initiales. Cette dynamique s’est poursuivie au premier trimestre 2025 avec près de 760 millions de dinars investis, enregistrant une hausse de 25 % par rapport à la même période en 2024, ce qui laisse envisager un total proche de 4 milliards de dinars pour l’année en cours.
La FIPA joue un rôle central dans l’attraction
Depuis sa création en 1995, la FIPA joue un rôle central dans l’attraction et l’accompagnement des investissements étrangers en Tunisie. L’agence travaille en étroite collaboration avec d’autres structures sectorielles, notamment dans l’agriculture, le tourisme, et l’industrie, pour faciliter l’implantation des investisseurs et renforcer la compétitivité du pays.
Jalel Tebib, Directeur Général de la FIPA, a souligné la fidélité des entreprises étrangères qui ont non seulement maintenu mais accru leurs investissements, confirmant ainsi la position de la Tunisie comme destination attractive pour les IDE, une priorité affirmée du gouvernement.
Secteurs clés et création d’emplois
En marge de cet événement, Samir Abdelhafidh, ministre de l’Economie et de la Planification a souligné dans une déclaration aux médias, la croissance des IDE est principalement portée par les secteurs des composants automobiles, électriques, électroniques et aéronautiques, qui représentent aujourd’hui plus de 80 % des exportations industrielles tunisiennes.
Ces secteurs ont supplanté le textile en termes de réception d’investissements, tout en restant complémentaires.
En 2024, ce dynamisme a permis la création de près de 15 500 emplois, contre 14 500 l’année précédente, témoignant de l’impact positif sur l’économie nationale.
Conscients des défis persistants, il rappelle que les autorités tunisiennes travaillent activement, à simplifier les procédures administratives, réviser les lois relatives à l’investissement et améliorer l’environnement des affaires afin de renforcer l’attractivité du pays.
Un projet de fusion des différentes structures administratives liées à l’investissement est à l’étude pour optimiser l’efficacité et la coordination des services offerts aux investisseurs, conformément aux orientations présidentielles.
De son côté, Tarek Cherif, président du réseau ANIMA, a souligné l’importance cruciale de restaurer la confiance des investisseurs. Selon lui, la confiance constitue le principal levier des décisions d’investissement. Il estime donc essentiel de mettre en valeur les projets déjà réalisés en Tunisie afin d’accroître l’attractivité du pays et de séduire de nouveaux investisseurs.
Il a également insisté sur la nécessité de moderniser l’administration pour accélérer le traitement des dossiers d’investissement, rappelant que la rapidité est un facteur déterminant dans le monde des affaires. Par ailleurs, il a plaidé pour une réforme des cadres législatifs, notamment en ce qui concerne la fiscalité et le foncier, afin de les rendre plus compétitifs.
Tarek Cherif a aussi encouragé une meilleure mobilisation des investissements de la diaspora tunisienne, en identifiant les moyens les plus efficaces pour encourager cette communauté à participer activement au développement économique du pays.
Il a également signalé une nette augmentation des nouveaux investissements directs (greenfield) en Tunisie, avec des annonces totalisant 13 milliards de dollars.
Enfin, mettant en avant le rôle d’ANIMA dans l’accompagnement de l’investissement dans ses pays membres, en particulier la Tunisie, Tarek Cherif a déclaré : “Ce matin, nous avons adopté la nouvelle stratégie d’ANIMA pour les années à venir. Elle vise à renforcer l’intégration économique autour du bassin méditerranéen et se concentre sur les principaux défis des entreprises maghrébines : la transition environnementale, la transition digitale, l’intelligence artificielle appliquée à la production, ainsi que l’innovation.”
En somme, le 30e anniversaire de la FIPA marque trois décennies d’efforts soutenus pour positionner la Tunisie comme un hub industriel et d’investissement en Afrique du Nord. Grâce à une stratégie ciblée, des réformes continues et un accompagnement renforcé, la Tunisie entend consolider ses acquis et attirer davantage d’investissements étrangers, pour soutenir la croissance économique et la création d’emplois qualifiés.