L’universitaire et économiste Ridha Chkoundali est revenu sur la réforme du code du travail dans un post publié sur son compte officiel du réseau social Facebook, le 1er juin 2025. Il soulève des inquiétudes quant aux conséquences économiques de la nouvelle loi sur la sous-traitance. Selon l’expert, ce texte, bien que visant à améliorer les conditions sociales des travailleurs, pourrait fragiliser la compétitivité des entreprises et l’équilibre macroéconomique du pays.
Dans son analyse, M. Chkoundali souligne que « cette nouvelle loi sépare artificiellement la dimension économique de la dimension sociale ». Il explique : « La stabilité sociale, qui repose sur un revenu décent, ne peut être atteinte sans progrès économique. Les deux sphères sont liées par une relation dialectique, non unidirectionnelle. » L’économiste regrette que le texte impose des droits aux travailleurs sans mentionner leurs devoirs envers les entreprises. Ce qui pourrait, selon lui, déséquilibrer le système.
Le gouvernement défend pourtant une réforme nécessaire pour lutter contre la précarité. La loi oblige les entreprises à titulariser les travailleurs sous-traitants, une mesure saluée par les syndicats comme une avancée historique. Un porte-parole du ministère des Affaires sociales affirme qu’elle permettra « de réduire l’emploi informel et d’élargir l’assiette des cotisations sociales ».
Mais les craintes exprimées par M. Chkoundali trouvent écho dans le milieu des affaires. Plusieurs chefs d’entreprise redoutent une hausse des coûts salariaux qui se répercuterait sur les prix, alimentant l’inflation. Dans le secteur public, la titularisation massive des sous-traitants pourrait alourdir la masse salariale de l’État, déjà sous tension.
Déjà, des effets pervers se manifestent. « La peur de l’obligation de titularisation a poussé de nombreuses entreprises à licencier en amont », constate l’économiste. Une situation qui illustre, selon lui, « l’urgence de repenser cette réforme pour concilier protection sociale et performance économique ».