À l’occasion du vernissage de l’exposition d’art contemporain Nos douleurs montées sur un soleil comme sur un cheval du Côte, qui s’est déroulé au centre culturel Bir Lahjar à Tunis, dans la soirée du 9 octobre 2024, Soufiane Fekih, directeur de cette édition, met en lumière une exposition engagée, abordant les luttes sociales et les souffrances des peuples à travers le regard d’artistes tunisiens et internationaux. L’Economiste Maghrébin y était.
Cette exposition marque le début de l’événement Jaou Tunis, qui se déroule du 9 octobre au 9 novembre 2024, un moment artistique majeur dans la capitale. À cette occasion, Soufiane Fefkih, directeur de l’événement, a dévoilé les grandes lignes de l’exposition phare, inspirée par un poème de la poétesse libanaise Etel Adnan. L’exposition plonge dans les thèmes de la souffrance humaine et des luttes sociales, explorant les combats des peuples pour une justice sociale et un avenir meilleur.
Dix artistes tunisiens sont au cœur de cette exposition, représentant une nouvelle vague de talents en plein essor sur la scène artistique contemporaine, tant en Tunisie qu’en Europe. Parmi eux, des figures montantes comme Dora Dalila Shafi et Ashraf Thoumi, déjà reconnues au niveau international. Melia Kabi se distingue également par ses installations inédites, dont trois ont été spécialement produites dans le cadre de Jaou Tunis.
Certaines œuvres présentées pour la première fois en Tunisie avaient déjà été exposées en Europe, témoignant ainsi de la portée internationale de cet événement. « Nous sommes ravis d’accueillir ces artistes ici, et de montrer au public tunisien des œuvres qui n’ont jamais été exposées dans leur pays d’origine », a expliqué Soufiane Fekih.
L’exposition aborde des questions cruciales, en résonance avec les événements tragiques et les luttes actuelles, notamment au Liban et en Palestine. M. Fekih précise que le thème de la lutte des peuples pour la liberté et la justice n’a pas été choisi au hasard, mais a fait l’objet d’une réflexion approfondie sur une année entière. Jaou Tunis cherche ainsi à interroger les grandes problématiques qui concernent le monde aujourd’hui, tout en offrant une plateforme d’expression aux artistes engagés.
Parmi les œuvres marquantes, il mentionne l’artiste palestinien Edam Rouhana, qui expose une installation autour de la mémoire palestinienne. Un autre projet vidéo, réalisé par le duo Bessel Abbas et Rouhana Bourahme, explore comment la mémoire collective est attaquée et transformée par les nouvelles technologies, notamment l’intelligence artificielle.
L’exposition donne également la parole à la militante des droits de l’homme Rima Hassan, qui présente une série de photographies poignantes mettant en lumière les conditions de vie des réfugiés palestiniens dans les camps en Syrie, au Liban et en Jordanie.
Avec cette édition de Jaou Tunis, l’événement se positionne comme une plateforme artistique engagée, qui non seulement célèbre la créativité, mais interroge aussi les enjeux sociaux, politiques et humains de notre époque. Le directeur conclut en invitant le public à découvrir cette richesse artistique et à s’immerger dans les différentes installations et œuvres présentées, pour une réflexion sur les luttes des peuples et l’avenir de la justice sociale.
Organisée par la Fondation Kamel Lazaar depuis 2013, cette biennale est devenue un phare artistique du Sud global, favorisant les échanges entre artistes locaux et internationaux et offrant une réflexion critique sur des enjeux universels, tout en célébrant l’hybridité culturelle.