L’économie russe s’est révélée beaucoup plus résiliente que ne l’espéraient de nombreux gouvernements occidentaux après l’imposition de sanctions radicales destinées à la paralyser, a rapporté, mardi 10 octobre, le New York Times.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’économie russe a dû s’adapter aux changements dramatiques à une “vitesse étonnante”, écrit le média.
L’UE, autrefois le plus grand partenaire commercial de la Russie, a rompu les liens économiques traditionnels, bouleversant des chaînes d’approvisionnement bien établies. Tandis que les Etats-Unis “ont utilisé leur puissance financière” pour geler des centaines de milliards de dollars d’actifs russes et couper le pays du marché financier mondial.
Selon l’article, les restrictions “punitives” de l’Occident n’ont en réalité aidé que la Russie à restructurer son économie. Le pays “injectant de l’argent” dans diverses industries à un rythme rapide “en mettant presque tous les travailleurs disponibles sur un emploi et en augmentant le montant des salaires hebdomadaires”.
“La production totale, dont la Banque centrale russe estime qu’elle pourrait augmenter jusqu’à 2,5 % cette année, pourrait dépasser celle de l’Union européenne et peut-être même celle des Etats-Unis”, note le New York Times.
Le FMI relève ses prévisions de croissance du PIB russe de près de 50 %
La prévision de la banque centrale est proche de la dernière prévision du Fonds monétaire international, qui prévoit une croissance du PIB de la Russie de 2,2 % cette année. Soit une forte augmentation par rapport à sa prévision précédente de 1,5 %.
Cela fait suite à une contraction de 2,1 % en 2022, lorsque les restrictions internationales ont largement exclu Moscou des marchés occidentaux et interrompu une partie de ses exportations énergétiques.
Le média a noté que l’impact des sanctions s’est fait sentir avec plus d’acuité au printemps 2022, lorsque le rouble russe a chuté et que la banque centrale a fortement augmenté les taux d’intérêt.
“Mais le rouble a depuis rebondi et les taux d’intérêt ont baissé”, a admis le New York Times. Tout en ajoutant que la Russie avait trouvé “des acheteurs enthousiastes ailleurs” pour son pétrole, son gaz naturel liquéfié et ses autres matières premières.
Avec des flux d’exportation constants, Moscou a récemment commencé à réduire les rabais sur son brut phare de l’Oural par rapport au Brent, qui se négocie actuellement au-dessus du prix plafond de l’UE et du G7 de 60 dollars le baril.