Ces dernières semaines, la diplomatie italienne se fait de plus en plus active en Tunisie. La question essentielle est de savoir pourquoi. Tout porte à croire que la prochaine rencontre entre Giorgia Meloni et Kaïs Saïed a pour objectif d’examiner la question de la migration irrégulière.
Aux dernières nouvelles, selon les médias italiens comme l’Agence de presse italienne Ansa, le nombre de migrants arrivant en Italie depuis la Tunisie a chuté et ce à l’invitation du président Kaïs Saïed. Il s’agit de l’un des signes suscitant l’optimisme sur le front italien à la veille de la visite de la présidente du Conseil italien à Tunis.
L’autre élément est d’ordre financier. A savoir le déblocage de l’aide européenne (500 millions d’euros) et au moins quelques tranches des 2 milliards de dollars négociés avec le FMI.
La question du FMI sera-t-elle au centre de cette rencontre?
Rappelons que la visite a été précédée d’un travail diplomatique auquel ont participé la première ministre elle-même et son ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani.
Par ailleurs, Giorgia Meloni a déclaré aux médias italiens : “Aujourd’hui, la Tunisie est en difficulté, se trouvant dans une situation très délicate car elle risque un défaut financier. Et clairement, si le gouvernement tunisien tombe, nous connaîtrons un scénario absolument inquiétant. Et c’est sur ce scénario que nous travaillons”.
Après le coup de téléphone de vendredi 2 courant, Mme Meloni rencontrera Kaïs Saïed, puis Najla Bouden.
Au-delà de la question de la migration et du FMI, la rencontre portera sur les relations entre les deux pays, notamment la construction d’une ligne électrique sous-marine de 200 km.
Depuis mars 2023, le gouvernement italien tire la sonnette d’alarme craignant une catastrophe humanitaire, avec 900 000 réfugiés potentiels.
Rechercher un compromis sur les réformes
Le prochain Conseil de l’UE, fin juin, “doit agir immédiatement”, a espéré Mme Meloni au G7. Au Japon, elle en a parlé avec le président français Emmanuel Macron, avec la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, et le présidente de la Commission européenne, Ursula von der Layen.
Quelques jours plus tard, au sommet de la Communauté politique européenne, elle a également conclu un accord trilatéral avec von der Leyen elle-même et le Premier ministre néerlandais Mark Rutte. Ce dernier a une ligne similaire à celle de Georgia Meloni sur le dossier des migrants et n’a pas exclu la possibilité d’un voyage ensemble en Afrique.
L’objectif, expliquent certains médias italiens, n’est pas de bloquer le processus mais de rechercher un compromis sur les réformes de restructuration de l’économie. Ils doivent être “calibrés aux besoins sociaux de la population”, a déclaré M. Tajani, qui s’est entretenu dans la soirée avec son homologue Nabil Ammar.
Autrement dit, les défis sont de taille. Car l’objectif est de trouver un accord équilibré entre les deux parties.