En parallèle au sommet sino-arabe, le Président chinois Xi Jinping a effectué une visite de trois jours en Arabie saoudite. Le Royaume a décroché la reconnaissance chinoise de son rôle clé dans la stabilité du marché pétrolier.
Pour Pékin, les relations avec le Royaume sont plus qu’importantes. La Chine est le plus grand importateur de pétrole brut au monde. Tandis que l’Arabie saoudite est le plus grand exportateur de ces ressources et préside l’influente alliance de producteurs OPEP+.
Harmonie totale
Le Président chinois cherche à revitaliser son économie. Tandis que l’Arabie saoudite soigne ses relations orientales, après un conflit de politique énergétique avec les États-Unis.
M. Xi a rencontré le Roi Salman et le Prince héritier et Premier Ministre Mohammed bin Salman.
Les pourparlers ont abouti à la signature d’un accord de partenariat stratégique global et de 12 accords et protocoles d’accord sur des sujets tels que l’hydrogène, les investissements directs et le développement économique.
Les deux pays ont affirmé qu’ils continueraient à “soutenir fermement leurs intérêts fondamentaux respectifs”, leur souveraineté et leur intégrité territoriale. Tout en s’engageant à coopérer pour garantir la “nature pacifique du programme nucléaire iranien” et à encourager la coopération de Téhéran avec l’Agence internationale de l’énergie atomique.
Répercussions directes
La visite est extrêmement importante pour deux raisons. La première est que les intérêts saoudiens et américains en matière d’énergie continuent à diverger.
Washington a demandé à plusieurs reprises à l’OPEP+ de libérer davantage de pétrole brut sur les marchés et d’alléger le fardeau des consommateurs.
La décision prise par l’OPEP+ en octobre de réduire les quotas de production de 2 millions de barils par jour à partir de novembre, confirmée le 4 décembre, a donné lieu à une brève guerre des mots entre les responsables américains et saoudiens.
Washington a comblé un fossé avec Riyad le 6 décembre, lorsque le Tribunal fédéral du district de Columbia a rejeté une action en justice contre le Prince héritier, Mohammed bin Salman, accusé du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi.
Cette décision fait suite à une recommandation de l’administration du Président américain Joe Biden selon laquelle, le Prince devrait bénéficier de l’immunité souveraine après sa nomination au poste de Premier Ministre saoudien grâce à une dérogation au code de gouvernance de Riyad, quelques semaines auparavant.
“Les intérêts saoudiens et américains en matière d’énergie continuent à diverger”
La seconde est que le calendrier du rebond économique de la Chine encadre les perspectives de la demande sur les marchés du brut, qui restent secoués par des inquiétudes quant à l’appétit mondial pour les carburants de transport, dans un contexte de hausse des taux d’inflation et de signe de récession.
Du côté de l’offre, les marchés de l’énergie attendent des éclaircissements sur l’impact sur la production russe de l’interdiction européenne entrée en vigueur le 5 décembre.
Parallèlement à sa mise en œuvre, les plus grandes économies mondiales du G7 ont mis en place un programme visant à faciliter les services d’expédition et de transport pour les achats russes hors G7 effectués dans le cadre d’un plafonnement des prix.
Ce matin, les prix du pétrole ont légèrement baissé bien que Vladimir Poutine ait menacé de réduire sa production. La journée s’annonce plutôt calme.