Bilel Sahnoun, Directeur général de la BVMT a présenté aujourd’hui, au siège de la Bourse de Tunis, les activités de la Bourse au 31 octobre 2022, le bilan de l’activité des sociétés cotées durant les neuf premiers mois de l’année 2022 et les états financiers du premier semestre 2022.
Alors que les principales bourses étrangères ont enregistré des baisses significatives de leurs activités durant les dix premiers mois de l’année en cours, les deux indices de la Bourse de Tunis à savoir le Tunindex et le Tunindex20 ont connu une même tendance. Ils ont enregistré respectivement des augmentations de 16,70 % et 20,35 % par rapport à la même période de 2021. “Cela montre clairement que la Bourse de Tunis ne reflète pas la réalité économique du pays”, estime Bilel Sahnoun.
Le résultat de l’ensemble des sociétés cotées composant le secteur financier, principale capitalisation de la cote et qui englobe 27 sociétés, a connu une progression de 38,5 % par rapport à la même période de l’année 2021. En totalisant ainsi 897 millions de dinars contre 648 millions de dinars.
En effet, le rendement des 12 banques cotées a beaucoup aidé à l’amélioration des résultats. Ces banques ont réalisé un résultat global de 778 millions de dinars, soit une progression de 39,9 % par rapport à l’année 2021.
La bonne appréciation et la bonne santé du secteur bancaire à la Bourse de Tunis s’explique, selon Bilel Sahnoun, par trois facteurs importants. A savoir la politique monétaire, la qualité du risque et la politique de change adoptée.
Aujourd’hui, les banques tunisiennes, ajoute Bilel Sahnoun, ont une part de risque souverain important. Une grande partie du total bilan des banques est composée par le risque souverain, considéré comme le meilleur risque et il est très rentable pour les banques. Sur le volet de la politique de change, avec une demande grandissante sur les devises étrangères qui est supérieure à l’offre, cela permet aux banques d’anticiper ce qui exerce un effet sur le Spread offert.
2023 ne sera pas une année propice pour révolutionner la fiscalité
Interpellé sur des éventuelles introductions en bourse, le Directeur général de la Bourse de Tunis a annoncé que le Conseil d’administration de la BVMT a examiné le dossier d’introduction en bourse de la société Maghrebia Vie. Ce dossier est actuellement en phase d’attente du visa du Conseil du marché financier CMF.
Interrogé par leconomistemaghrebin.com sur les propositions de la BVMT quant à l’introduction de nouvelles mesures, dans le cadre de la loi de finances 2023, d’incitations pour encourager de nouvelles entreprises sur la Cote de la Bourse, Bilel Sahnoun souligne que l’année 2023 sera une difficile et elle ne sera pas une année propice pour révolutionner la fiscalité.
“Probablement, il n’y aura pas de nouvelles incitations sur le marché financier. Notons que des demandes ont été formulées notamment en matière d’épargne salariale”, précise le directeur général de la Bourse de Tunis.
Introduire les entreprises publiques
A fin octobre 2021, le taux de la participation étrangère (21,6% du total de la capitalisation boursière à fin octobre 2022) dans la capitalisation boursière a baissé de 1,5 point de pourcentage par rapport à la fin 2021.
La majorité de ces participations sont stratégiques et permanentes. Ce qui explique la stabilité de leur évolution. Une faible partie flottante de ces participations explique les légères baisses enregistrées ces dernières années.
“Dans l’état actuel des choses et avec une capitalisation boursière qui ne dépasse pas les 20 % du PIB, les indicateurs actuels de notre marché n’attirent pas des grands investisseurs étrangers”, explique Bilel Sahnoun.
Alors que faire? La seule solution, estime Bilel Sahnoun, pour attirer de nouvelles participations étrangères et augmenter la capitalisation boursière est d’opter pour l’introduction des entreprises publiques.