Face aux critiques acerbes et souvent malintentionnées, l’ex-directrice du cabinet présidentiel, Nadia Akacha, ronge pour le moment son frein, par devoir de réserve. Mais si elle décidait un jour de tout déballer, il faudrait s’attendre à des révélations… explosives.
Muette comme une carpe depuis sa retraite forcée ou démission de son poste de directrice du cabinet présidentiel, Nadia Akacha, l’ex-boîte noire et gardienne des secrets, même les plus intimes du président de la République, a-t-elle désormais le droit de s’affranchir de son devoir de réserve? Et ce, suite aux flèches empoisonnées lancées contre elle par les sbires de son ancien patron. Lesquels sont prompts à appuyer sur la gâchette aux moindres desiderata de leur Maître?
« Une parfaite inconnue »
Certainement quand un certain Kaïs Karoui, activiste politique et ancien bénévole dans la campagne électorale de Kaïs Saïed, actuellement membre de sa campagne explicative République, commentait, lundi dernier, son départ de son poste au palais de Carthage. Lequel a pris tout le monde de court.
« Nadia Akacha est une personne inconnue qui n’a jamais fait de la politique. Et c’est le président Kaïs Saïed qui l’a sortie de l’anonymat en lui confiant un poste équivalent à celui de ministre. Celui de cheffe de cabinet avec des larges prérogatives au sein de l’Etat ». Ainsi déclarait-il au micro de Zina Zidi, dans l’émission Studio Shems sur Shems FM.
Une sortie « peu convenable »
« Le rôle du chef de cabinet est administratif et n’est pas un poste politique. Mais Nadia Akacha voulait jouer des rôles politiques », estime-t-il encore.
Puis, revenant sur « la manière » dont l’ex-bras droit du Président
à présenter sa démission sur les réseaux sociaux, Kaïs Karoui pense qu’elle aurait dû partir « en silence ». Estimant que sa sortie médiatique via une lettre manuscrite de démission était « peu convenable ».
« Tu as travaillé deux ans à côté du chef de l’Etat, tu as décidé de quitter ton poste; alors part en silence ». Ainsi lui-a-t-il lancé, sur un ton arrogant.
D’autre part, et en réaction au post sur la page FB de Mme Akacha, dans lequel elle exprimait « l’honneur d’œuvrer pour l’intérêt supérieur du pays depuis son poste auprès du chef de l’Etat », avant de faire part de « divergences profondes de points de vue, liées à l’intérêt supérieurs du pays », le membre de sa campagne explicative République s’est écrié: « Alors de quelles divergences fondamentales parle-t-elle? C’est le chef de l’Etat qui a été élu par le peuple. Certes, la cheffe de cabinet peut soumettre son avis; mais ne peut en aucun dicter au chef de l’Etat ce qu’il doit faire ».
Nadia Akacha, un soutien de Nabil Karoui en 2019 ?
S’agit-il d’un limogeage ou d’une démission, s’interrogeait l’animatrice Zina Zidi? Et la réponse de M. Karoui fusa, assassine, « Mme Akacha n’a jamais fait partie de la campagne de Kaïs Saïed. Pis, elle soutenait Nabil Karoui en 2019 et participait à des réunions et des congrès organisés par Nidaa Tounes ». Surtout, a-t-il martelé, « elle était une parfaite inconnue qui n’a jamais fait de politique ».
Menaces ?
S’agit-il de menaces à peine voilées de la part du soutien du Président si Nadia Akacha, « une femme exceptionnelle, intelligente, polyglotte qui maîtrise cinq langues et qui excelle en politique », selon le député d’Echaab Haykel Mekki, devenait plus bavarde? Quitte à déballer ce qui se trame au palais de Carthage? Ce n’est pas exclu et cela risque d’être explosif.