Que peut-on déduire de l’entretien téléphonique entre le président de la République Kaïs Saïed et la vice présidente américaine Kamala Harris? Plus encore quelle analyse peut-on faire?
Elyes Kasri, ancien ambassadeur de Tunisie en Allemagne, au Japon en Inde et en Corée propose son analyse. « Certains y voient une insistance américaine sur la poursuite de la lutte contre la corruption. Tandis que d’autres y voient une exhortation à la mise en place des institutions démocratiques et en particulier la Cour constitutionnelle. »
Mais pour revenir au communiqué de la vice présidente américaine, il indique comme suit: « Nous (l’administration américaine) nous tenons aux côtés de la Tunisie. Alors qu’elle entreprend les réformes nécessaires pour surmonter les défis de la pandémie. »
Au delà des amabilités diplomatiques
Ainsi, Elyes Kasri voit au delà des amabilités diplomatiques. Il considère que « ce message sonne comme une exhortation. Et ce, à ne pas reporter encore une fois les réformes considérées nécessaires par l’administration américaine. Laquelle est traditionnellement un soutien essentiel de la Tunisie au sein de la Banque Mondiale et du FMI. »
Avant d’ajouter: « Outre l’accent mis sur la nécessité de la mise en œuvre des réformes exigées par le FMI. La proximité de la vice-présidente Harris du lobby pro-israélien, étant elle même mariée à un citoyen américain de confession juive, ne devrait pas écarter une allusion au rôle de la Tunisie au sein du Conseil de Sécurité. Alors que la tension monte à Jérusalem et à Gaza. »
La question palestinienne évoquée?
Et de poursuivre: « Après avoir demandé une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, en coordination avec la partie palestinienne et l’appui de la Chine qui préside le Conseil de sécurité pour le mois de mai. Puis ayant coparrainé, la veille de l’entretien téléphonique entre Kaïs Saïed et Kamala Harris, une déclaration du Conseil de Sécurité sur les exactions israéliennes à Jérusalem qui a fini par être avortée par la partie américaine. Notre représentant permanent à New York serait-il désavoué et congédié comme ses deux prédécesseurs? Lesquels n’ont pas saisi les limites réelles du soutien de la Tunisie de la révolution de la liberté et de la dignité à la cause palestinienne? »
En effet, rappelons que le Conseil de sécurité, présidé par la Chine, tenait lundi matin une réunion d’urgence; et ce, sur la situation à Jérusalem-Est. Cependant, celle-ci ne donnait pas lieu à une communication commune de ses 15 membres. « (Le Conseil) ne peut rester paralysé dans cette situation, qui constitue une menace à la paix et la sécurité internationales », insistait le Comité.
Enfin, à la demande de la Chine, de la Norvège et de la Tunisie, le Conseil de sécurité se réunira à huis-clos mercredi, avec la participation de M. Wennesland.
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