L’Observatoire national de l’énergie (ONE) vient de publier le bilan énergétique de l’année 2020.
Les exportations de produits énergétiques enregistrent en 2020 une baisse de 36% en valeur. Elle s’accompagne également d’une baisse des importations en valeur de 38%. En effet, le déficit de la balance commerciale énergétique passe de 7513 MDT durant 2019 à 4623 MDT en 2020. Soit une diminution de 38%. Et ce, en tenant compte de la redevance du gaz algérien exporté.
Ainsi, en calculant le déficit mensuel de la balance commerciale durant 2020 par rapport à 2019, l’observatoire remarque qu’il a baissé courant le mois de décembre 2020 de 38%; et ce, par rapport au mois de décembre 2019.
Selon les données publiées mercredi, les échanges commerciaux dans le secteur de l’énergie sont très sensibles à trois facteurs. A savoir: les quantités échangées; le taux de change $/DT; et les cours du Brent. Ce dernier étant la qualité de référence sur laquelle sont indexés les prix du brut importé et exporté ainsi que les produits pétroliers.
A cet égard, le taux de change s’est amélioré. Le cours du Brent a nettement baissé. Le déficit quantitatif de la balance commerciale s’est amélioré de 7% courant le mois de décembre 2020. Et ce, par rapport à décembre 2019.
Pour rappel, durant le mois de décembre 2020, les cours du Brent ont enregistré une baisse de 17.2 $/bbl: 49.9 $/bbl courant décembre 2020 contre 67.02 $/bbl courant décembre 2019. Ils ont enregistré une hausse de 7.2 $/bbl par rapport à novembre 2020.
Au cours de la même période, le dinar tunisien continue à enregistrer une appréciation par rapport au dollar américain, principale devise d’échange des produits énergétiques; et ce, en comparaison avec la même période de l’année dernière.
L’objectif des 30% d’énergies renouvelables est encore bien loin
D’ailleurs, commentant le bilan énergétique de l’année, Ali Gaaya, consultant et expert international en énergie, apporte des pécisions. En effet, il souligne que “pour le reste des activités énergie et pétrole, les paramètres restent au rouge et alarmants”.
Puisque “2020 a été marquée par très peu de forages d’exploration ou même de développement. Donc il n’y a pas de renouvellement des réserves. La production continue sa dégringolade inéluctable (35 000 b/j en 2019, et 32 000 b/j en 2020 ). Cette dégringolade a été aggravée par des tensions sociales. Celles-ci ont causé beaucoup de dégâts à ce secteur déjà sinistré”.
Pour ce qui est des énergies renouvelables, Ali Gaaya ajoute que “ce secteur souffre manifestement d’une bureaucratie, voire d’un freinage qui ne dit pas son nom. Ils sont incompatibles avec une gestion saine de ce secteur stratégique; sachant que des projets initiés en 2018 ou 2019 ne sont toujours pas concrétisés. La production d’électricité à partir du photovoltaïque ou de l’éolien est toujours au point mort!”
“Le modeste objectif des 30% d’énergies renouvelables dans la production électrique en 2030 est encore bien loin. Il n’est certainement pas atteignable à ce rythme”, conclut-il.