Après une excellente seconde moitié de 2020, les véhicules d’investissement collectif continuent à battre tous les records. Au mois de janvier 2021, les OPCVM obligataires attiraient 244 MTND additionnels en net. Se rapprochant ainsi, petit à petit, du seuil symbolique des 5 milliards de dinars. A ce rythme, cet objectif pourrait être atteint d’ici la fin de l’année.
Pour rappel, cette belle phase, que traversent ces OPCVM, commençait avec la décision d’appliquer un taux de retenue à la source de 35% sur les placements qui rapportent un rendement supérieur à TMM+1%.
Leçon retenue
Cela se traduisait par un transfert des dépôts vers les produits non concernés directement par cette mesure, y compris les OPCVM. Ces derniers peuvent souscrire à des placements à rendements élevés, et pourraient offrir un revenu qui dépasse celui des investissements classiques.
Bien qu’elle ait été annulée, l’impact de cette décision continue à peser. Le Tunisien retient bien les leçons: ce qui a été visé hier par une mesure, pourrait l’être de nouveau dans les années à venir. Ce changement de cap se confirme donc en ce début d’année.
Des rendements toujours élevés
La baisse des taux renforçait cette tendance. En 2020, la performance de certains OPCVM obligataires dépassait 8% en net. Un niveau que les banques ne peuvent plus offrir aujourd’hui.
Ces réussites pourraient se réitérer en 2021. Ces véhicules se placent essentiellement dans les emprunts obligataires et les titres de créances de l’Etat. Les premières émissions sont déjà prometteuses. Hannibal Lease vient d’émettre un dette obligataire subordonnée, dont la partie fixe est rémunérée à 10%. La compagnie place déjà la barre haute pour les autres opérateurs. Idem, la dernière émission du Trésor, sous forme d’adjudication d’échange, montre que l’aversion au risque est toujours forte. Le taux moyen pondéré retenu pour la ligne BTA 7,3% décembre 2027 s’établissait à 9,2%. Il y a donc de belles opportunités à saisir pour rentabiliser son actif.
Le début modeste pour les actions
L’autre élément qui favorise ces fonds est le rendement du marché actions. Depuis le début de l’année, le Tunindex ne parvient pas à passer en territoire positif. Les indicateurs d’activité confirment que le contexte reste difficile et que les signes d’une vraie reprise sont toujours aux abonnés absents.
Les doutes concernant la capacité bénéficiaire des entreprises sont plus que jamais forts. Il y a toujours un effet multiplicateur, qui fait que chaque recul du chiffre d’affaires d’une société résulte en une baisse plus accentuée des bénéfices. Cela est dû à la rigidité de la structure des charges des entreprises tunisiennes. Il est quasiment impossible de baisser sa facture sociale, son coût de fonctionnement ou ses impôts. La distribution de dividendes est également remise en question, notamment pour les établissements de crédits.
Les performances des banques seraient, effectivement, déterminantes. Le PNB sectoriel montrait des fragilités en dépit de l’encaissement contesté d’intérêts sur les quelques mensualités de crédits reportées pour les ménages et les entreprises. Si le coût du risque comptabilisé reflètera la réalité économique, c’est que les résultats seront massacrés. Les investisseurs ne supporteraient pas une deuxième année sans rémunération de la part des établissements de crédits, qui pèsent plus de la moitié du Tunindex.
Tous ces facteurs font les beaux jours des OPCVM qui se dirigent vers un 2021 historique. Un bon point pour l’économie nationale.