Dans son dossier sur le « Secteur de la santé : état des lieux », L’Economiste Maghrébin (n°809 du 23 décembre 2020 au 06 janvier 2021) a invité l’ancienne ministre Sonia Ben Cheikh.
Ainsi, depuis les années 70/80, la Tunisie optait pour la mise à niveau de la première ligne de soin (Centres de Santé de Base et hôpitaux de circonscription). « Cette grande réforme a connu un succès parce qu’en cette période, l’espérance de vie était faible et les citoyens décédaient à cause des maladies infectieuses. En fait, les pathologies qu’on observait à l’époque ne sont pas celles d’aujourd’hui », affirme l’ancienne ministre.
« Cette réforme s’est focalisée sur la révision de la gestion hospitalière pour la création des Établissements Publics de Santé. Et ce, au lieu des Centres hospitaliers universitaires (CHU) », précise encore Sonia Ben Cheikh.
Cependant, « l’État doit trouver une solution pour honorer ses engagements envers la CNAM. Pour qu’elle puisse, elle-même, s’acquitter de ses engagements envers les hôpitaux publics, la Pharmacie centrale et les prestataires de services dans le secteur privé. Pour ce faire, nous devons entamer une vraie réforme de financement de la santé. Et surtout arrêtons de diaboliser le secteur public qui compte plus de 80 000 cadres et agents. Ils ont beaucoup donné à la Tunisie. Il faut soigner le problème à la racine. Ce qui implique une volonté politique nationale qui englobe toutes les parties concernées », a souligné Sonia Ben Cheikh.