L’année 2020 restera à jamais gravée dans nos mémoires. Car sans aucun doute l’arrivée de la pandémie a déstabilisé le monde entier en 2020. Une réalité qui nous a permis de réaliser l’importance des contacts humains, mais aussi de nos quotidiens qu’on ne vit plus comme avant…Revenir à notre quotidien, vivre sans avoir de soucis de contamination n’arrivera probablement pas avant l’arrivée du vaccin. Et comme on dit “Wait and see”, en espérant que nos dirigeants prennent la bonne décision pour les Tunisiens…
Que s’est-il passé en 2020 en politique et tout le long de cette année?
D’abord, revenons sur l’après résultat des élections législatives et présidentielles. Tout a commencé en novembre 2019 quand le choix a porté sur la désignation de Habib Jemli, chef du gouvernement proposé par le mouvement Ennahdha. Sachant qu’il revient au parti ayant remporté les élections législatives de nommer un chef du gouvernement, comme le stipule la Constitution.
Habib Jemli, âgé de 60 ans, de formation ingénieur agronome n’était pas connu du public. Il a occupé le poste de secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Agriculture de 2011 à 2014. Et ce, dans les deux gouvernements de Hamadi Jebali et d’Ali Laârayedh. Après sa désignation, il fallut plus d’un mois et demi soit le 2 janvier 2020, pour que le gouvernememt Jemli soit formé; avec 28 ministres et 15 secrétaires d’Etat.
D’ailleurs, quelques jours plus tard, le 10 janvier 2020, à l’Assemblée des Représentants du Peuple, le Parlement n’accordait pas sa confiance au gouvernement Jemli.
Ce qui était une première depuis 2011, et depuis l’histoire moderne de la Tunisie. A savoir qu’un gouvernement n’obtienne pas la confiance du Parlement. En effet, 134 députés votaient contre, 72 pour et trois abstentions.
Retour à la case départ
Alors, la balle était dans le camp du président de la République qui après mûre réflexion, Kaïs Saïed choisissait Elyes Fakhfakh comme chef du gouvernement; une personnalité politique n’ayant aucune légitimité électorale.
Et pour ceux qui ne le connaissent pas, Elyes Fakhfakh fut un un dirigeant d’Ettakatol, ancien ministre des Finances dans le temps de la Troïka.
Elyes Fakhfakh et son gouvernement !
Ainsi, le 15 février 2020, Elyes Fakhfakh dévoilait enfin la composition de son gouvernement. On y trouvait 30 ministres et deux secrétaires d’Etat.
Puis, le 27 février 2020, le Parlement accordait le vote de confiance au gouvernement Elyes Fakhfakh. Soit 129 députés qui votaient pour, 77 contre et une abstention.
Et quelques jours plus tard, le 28 février 2020 il y a eu la cérémonie de passation des pouvoirs entre le gouvernement de gestion des affaires courantes de Youssef Chahed et le nouveau gouvernement d’Elyes Fakhfakh.
Après l’annonce du premier cas Covid-19, la Tunisie prenanient des mesures de prévention de l’épidémie. En passant au stade 3, même si la Tunisie demeure à ce jour au stade 2 de l’épidémie.
En parlant de mesures!
Rappelons que la Tunisie était au début de la deuxième phase de l’épidémie. Mais étant donné les pics qu’il peut y avoir, le gouvernement Fakhfakh à cette époque prenait plusieurs précautions dont les principales:
- Fermeture complète de toutes les frontières maritimes;
- Fermeture des vols vers l’Italie;
- Maintient d’un seul vol quotidien vers la France;
- Maintient d’un voyage par semaine en Égypte, en Espagne, en Grande-Bretagne et en Allemagne;
- Informer automatiquement tous les arrivants tunisiens et étrangers de l’application de la quarantaine à leur arrivée en Tunisie;
- Annulation de toutes les manifestations culturelles, conférences scientifiques, rassemblements et expositions;
- Fermeture des cafés, restaurants et discothèques à partir de 16h00;
- Suspension des prières collectives y compris celle du vendredi;
- Tous les championnats nationaux et événements sportifs seront à huis clos sans public;
- La suspension des cours publics et privés d’enseignement et universitaires. Y compris les jardins d’enfants et les incubateurs, jusqu’au 28 mars 2020, avec la possibilité de reprise après les vacances.
Après un confinement et un déconfinement partiel, le retour à la vie quotidienne commençait à prendre racine. A l’instar de la réouverture des frontières en date du 27 juin 2020.
Mais le laxisme de certains et la nonchalance des Tunisiens, ont fait en sorte que le pays a connu le retour d’une vague de la pandémie. Elle fut encore plus féroce que la précédente: plus de décès; plus d’hospitalisations; de cas de réanimation… Entre-temps, une affaire de conflit d’intérêts concernant Elyes Fakhfakh surgissait.
Rappelons qu’ Elyes Fakhfakh déclarait, le dimanche 14 juin, dans une interview diffusée en direct par la chaîne privée Attessia, qu’il avait des actions à hauteur de 20% dans une entreprise opérant dans le secteur de l’environnement, ayant un contrat avec l’Etat.
Cette affaire suscitait une polémique. D’ailleurs, plusieurs partis politiques dont Ennahdha, Qalb Tounes appelaient Elyes Fakhfakh à démissionner de son poste.
Ainsi, en date du 15 juillet 2020, Elyes Fakhfakh présentait sa démission, quelques heures avant le dépôt d’une motion de censure à l’ARP le visant. Ce qui lui permettait d’être le chef du gouvernement des affaires courantes. En attendant une fois de plus la désignation d’un nouveau chef du gouvernement par le président de la République Kaïs Saïed.
Et quelques jours plus tard, en date du 25 juillet 2020, le Chef d’Etat nommait Hichem Mechichi, ministre de l’Intérieur à l’époque du gouvernement Fakhfakh. Il devenait ainsi le nouveau chef du gouvernement. Puis, en date du 24 août 2020, Hichem Mechichi annonçait la composition de son équipe gouvernementale. Un mois plus tard, il obtenait le vote de confiance avec 134 voix pour et 67 voix contre.
Mais la grande question est de savoir s’il sera l’homme de la situation. A priori à l’heure actuelle, tous les indicateurs semblent clignoter vers le vacillement.
D’ailleurs, selon le Think tank Joussour, à la question si le gouvernement Mechichi est capable de traiter les problèmes du pays, la réponse de 61% des sondés a été majoritairement négative. Alors que 37% des sondés pensent le contraire.
Entre temps, le sit-in à El Kamour était levé après des mois de tractations entre les sitinneurs et les gouvernements qui se sont succédé. Sur fond d’accord signé entre le gouvernement et la Coordination du sit-in El Kamour en 2017 stipulait plusieurs points.
A savoir l’allocation de 80 millions de dinars. Et ce, pour un fonds de développement et d’investissement dédié au gouvernorat de Tataouine. Et l’intégration officielle de 1.500 chômeurs au sein des sociétés pétrolières et celle de l’environnement. Ce qui veut dire que la délégation gouvernementale présentait un tableau détaillé.
Aujourd’hui, à la veille de la Saint-Sylvestre, le couvre-feu est maintenu jusqu’au 15 janvier 2021. Il est à noter que depuis le 22 octobre, le couvre-feu est instauré, et ce en raison d’un retour de flamme de la crise sanitaire… Le constat est clair: pas de fête cette année. Autrement dit, le respect des gestes barrières reste conseillé.