Coup de tonnerre hier. Quand Kaïs Saïed, le président de la République sermonne le chef du gouvernement Hichem Mechichi. En effet, cela fait couler beaucoup d’encre sur la toile. Certains ont souligné que personne ne veut être la place de Mechichi. D’autres ont vu la vidéo d’hier comme surréaliste.
Alors, que faut-il déduire de la vidéo d’hier? Bassel Torjeman, journaliste et analyste politique propose son décryptage. Il souligne dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com que l’annonce du président de la République visait à envoyer un message à la justice. Car qu’a fait le ministère de la Justice durant ces dix ans, concernant les affaires des conseillers en question? En effet, ils ne sont à ce jour ni acquittés, ni inculpés. D’ailleurs, de quel droit on laisse ces gens sans connaitre leur sort…
Et de poursuivre: “A l’heure actuelle, on se pose la question de savoir à qui profite le crime, en ralentissant les dossiers. Prenons le cas d’Ali Chaouch, plusieurs fois ministre et ancien secrétaire général du RCD. Il est mort sans être jugé et la liste est bien longue.”
Par ailleurs, Faouzi Ben Abderrahmane, ancien ministre de l’Emploi de la Formation professionnelle, souligne que le président de la République se positionne comme le Chef de l’exécutif. Cela dit, malgré sa volonté de respecter la Constitution, il a endossé à la fois les deux casquettes de président de la République et de président du gouvernement.
Et de poursuivre: “Le président de la République Kaïs Saïed voulait faire un coup médiatique. A la place du président, je n’aurais pas fait subir d’humiliation en public. Entre temps, si Mechichi accepte, c’est parce que c’est le président de la République qui l’a nommé. A mon avis, Mechichi n’a pas d’ambition politique. Et c’est bien dommage pour lui, car il permet d’être mal traité”.
Et de conclure: “Ce que nous avons vu hier, c’est un professeur qui gronde son élève. Parce qu’il n’a pas fait ses devoirs correctement”.