N’ayant comme seule compagne de route que sa bicyclette, l’artiste tunisien Yasser Jeradi s’est lancé dans une aventure. Celle d’un voyage de la ville d’Ezzahra à Chott el-Jérid au Sud tunisien.
Aimé par la jeunesse tunisienne, notamment celle qui se retrouve dans sa musique engagée, son caractère atypique, son talent de calligraphe et son penchant mystique, l’artiste tunisien Yasser Jeradi a parcouru 1600 kilomètres. En optant pour ce voyage à la fois initiatique et spirituel. Du vacarme, de la férocité et de la monotonie de la ville pour rejoindre d’autres cieux et fouler d’autres sols.
La fin n’est autre que d’embrasser le désert du Sud tunisien. Ce désert qui s’ouvre sur l’absolu, le mystique et la quête de sens. Il s’ouvre également sur la quête de soi, avec son silence sonore. Car au début était la poussière et le silence de la réflexion. Le voyage de l’artiste atypique s’est déroulé du 13 juin au 3 juillet. Que de kilomètres parcourus et que d’amitiés qui se sont tissés tout au long d’un voyage au bout du désert et de la quintessence de la vie.
Ce voyage n’est-il pas un hymne au Sud tunisien? N’est-il pas une campagne de promotion du Sud tunisien meilleure que celle organisée par des institutions publiques? Quoi de plus impressionnant que d’admirer les coins et les recoins de la Tunisie à travers le regard d’un artiste. Car loin des stratégies qui gisent dans les tiroirs des instances ministérielles, le recours aux artistes pourrait embellir encore et encore l’image de la destination Tunisie. Et pas n’importe lequel, un artiste qui a quitté les sentiers battus et s’est débarrassé d’un certain nombre de clichés artistiques.
Hommage à Christopher McCandless
Le voyage de l’artiste fait écho à celui de l’aventurier américain Christopher McCandless. Si le premier a voyagé d’Ezzahra à Chott el-Jérid au Sud tunisien sur son vélo. L’aventurier américain a parcouru tout le chemin d’Atlanta à l’Alaska dans son bus, avant de retrouver une fin tragique. En effet, il est mort dans des circonstances mystérieuses, dans son bus, en 1992. Se trouvant dans un lieu incontournable, chaque année, des randonneurs du monde entier partaient à sa recherche, mettant leur vie en danger. Ce bus est ainsi devenu un lieu de pèlerinage pour les randonneurs. Malheureusement, en juin dernier les autorités ont décidé de le transporter. Et ce pour interdire aux randonneurs d’y accéder, afin d’épargner leur vie.
D’ailleurs, lors de la dernière étape du voyage de notre artiste, Chott el-Jérid, il mettait en place une carcasse d’un bus semblable à celui à de l’aventurier américain pour lui rendre hommage.
« Cher Christopher,
Ils ont élevé ton bus 142 de l’Alaska, ne t’en fais pas! Je t’en ai préparé un autre, dans un lieu magnifique au sSud tunisien, c’est Chott el-Jérid. Tes amis viendront prochainement ». Ainsi, écrit-il sur son Facebook.