Si la propagation du Coronavirus (Covid-19) et le confinement sanitaire général ne permettent pas la célébration de la fête du Travail comme chaque année, ils devraient au moins permettre d’alimenter une nouvelle réflexion sur l’avenir des travailleurs après le confinement.
Ainsi, les travailleurs et les syndicats devraient renouveler leurs moyens de lutte et de militantisme classiques. Car depuis plusieurs décennies, les travailleurs luttent contre les injustices à travers les sit-in, grèves et autres grèves de la faim. Des armes qui ont fait leurs preuves à un certain moment. Ainsi, même en temps de Covid-19, les travailleurs devraient poursuivre la réflexion.
Cependant, il semble que ces moyens se soient essoufflés, d’où l’importance de recourir à de nouveaux moyens. Ainsi, encadrés par leurs syndicats de base, les travailleurs tunisiens peuvent appeler au boycott des produits des entreprises qui exploitent voire asservissent leur personnel. Cet appel peut prendre la forme de vidéos sur les différents réseaux sociaux.
Pour avoir plus de visibilité, la protestation peut prendre la forme d’un flash mob dans une place publique. Et ce, pour que la cause prenne de l’ampleur. A titre d’exemple, des attaques ont visé une firme allemande spécialisée dans la fabrication d’articles de sport. Les protestataires soutiennent que les ballons de football de cette marque sont fabriqués par des mineurs dans des conditions inhumaines en Asie.
Par ailleurs, les acquis cumulés des années durant méritent d’être mis en exergue et défendus. Telle la fixation du nombre d’heures de travail par jour à huit heures est un acquis. Dont l’obtention n’était point aisée.
Le renouvellement des moyens de lutte s’impose donc. Car le capital se prévaut de la mondialisation. Alors que la classe ouvrière lutte avec des moyens classiques.
Face à la mondialisation du capital, la classe ouvrière doit constamment adapter sa lutte. A titre d’exemple, plusieurs chefs d’entreprise font fi des huit heures de travail, un acquis majeur du 1er Mai. Parce qu’ils n’acceptent pas le principe de devoir payer les heures supplémentaires de leurs ouvriers.
Origines de la fête internationale du Travail
Pour rappel, la fête internationale du Travail du 1er Mai tire son origine des luttes du mouvement ouvrier, à la fin du 19° siècle, pour obtenir la journée de huit heures.
Aux États-Unis, au cours de leur congrès de 1884, les syndicats américains choisissent de lancer leur action le 1er mai, date du moving day. Parce que l’année comptable pour nombre d’entreprises commence ce jour-là. Et que les contrats des ouvriers arrivent à leur terme. L’ouvrier devant déménager (d’où le terme de moving day) pour retrouver du travail.
A Chicago, le 1er mai 1886 une grève générale est lancée par les anarchistes. Largement suivie dans tout le pays. Il y eut mort d’hommes et la condamnation à mort de certains anarchistes. Mais la lutte ouvrière a porté ses fruits et a fait des émules dans le monde entier. Pour honorer les travailleurs, le 1er mai est déclaré chômé et est fêté depuis en grande pompe aux quatre coins du globe.