L’agence Tunis Afrique Presse (TAP) a annoncé, via un sms, à tort la mort de Mohamed Ennaceur. Une fausse information qui ne manque pas d’enflammer les réseaux sociaux et les observateurs de la scène politique. Et ce, étant donné qu’il s’agit du président de l’ARP et de l’ex-président de la République par intérim.
En effet, c’est un service sms de l’agence TAP qui annonçait l’information. A peine reçue, les médias la relayaient. Cette information a induit de nombreuses personnalités politiques en erreur. A commencer par le leader du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, qui adressait ses condoléances à la famille de Mohamed Ennaceur. Puis, à la surprise de tous, et bien plus tard, la publication d’un communiqué venait démentir cette nouvelle.
D’ailleurs, peu après, dans une vidéo publiée par le site web d’une radio privée, on pouvait voir Mohamed Ennaceur en chair et en os. Il affirmait qu’il allait bien et qu’il était en train de manger la assida tranquillement avec sa famille.
De ce fait, cette vidéo ébranle malheureusement l’exactitude des informations délivrées par l’agence TAP. Intervenant sur les ondes radiophoniques, hier 10 novembre, un journaliste estimait qu’il était inconcevable qu’une agence de presse publique commette ce genre de gaffe. Car, il s’agit d’annoncer le décès d’une personnalité politique d’importance dans le paysage politique tunisien. Sachant qu’une telle annonce sera relayée par tous les médias qui ne douteront pas de sa véracité.
De son coté, la Commission de la déontologie journalistique relevant du Syndicat national des journalistes tunisiens appelait les journalistes à vérifier leurs informations. Elle les a mis en garde contre les fausses informations. En outre, elle rappelle qu’il ne s’agit pas de la même erreur qui conduisait un média tunisien à annoncer à tort le décès de BCE, le 27 juin.
Pour le syndicat, ce genre de fausse information peut porter atteinte au processus démocratique. Ainsi, il appelle à organiser des formations de traitement et vérification de l’information.
Enfin, la commission affirme qu’elle publiera tous les noms des médias qui ont publié la fausse information dans son rapport annuel. Et ce, s’ils ne présentent pas des excuses aux lecteurs. A cet égard, la commission appelle les pages officielles des partis politiques à supprimer les publications et à présenter les excuses. Et notamment la page du mouvement Ennahdha. Notons que la TAP a publié une précision sur l’affaire.