Le 7 avril 2015, l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne remettait le doctorat honoris causa et ses insignes au président défunt Béji Caïd Essebsi. Ce dernier formulait alors, au cours de son allocution, le souhait de consolider la coopération scientifique et universitaire. Mais surtout de créer un programme d’échange euro-méditerranéen.
Un programme comparable à Erasmus, « dans lequel Léon l’Africain ferait écho à Erasme de Rotterdam ».
Le 7 avril 2015, l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne remettait le doctorat honoris causa et ses insignes au président défunt Béji Caïd Essebsi. Ce dernier formulait alors, au cours de son allocution, le souhait de consolider la coopération scientifique et universitaire. Mais surtout de créer un programme d’échange euro-méditerranéen.Un programme d’échange pour un partenariat gagnant entre les deux rives
"Alors, de cette tribune que vous m’offrez, de ce grand
amphithéâtre de la Sorbonne, j’appelle à la mise en place
d’un programme euro-méditerranéen d’échanges et de
partenariats à la hauteur des enjeux qui sont les nôtres.
Un programme de l’ampleur et avec une ambition et des
moyens comparables à celui que lançait l’Europe en 1987,
le Programme Erasmus.
Un programme dont l’objectif serait de construire et
de renforcer un espace de l’éducation, de l’enseignement
supérieur, de la formation et de l’insertion professionnelle.
Un programme dont l’objectif serait de promouvoir la
mobilité des étudiants et des enseignants, des apprentis et
des formateurs.
Car c’est ensemble que nous pourrons construire une
vision commune de nos destins et de nos besoins.
Pour coinvestir, il faut au préalable co-former.
C’est en favorisant
la mobilité des cadres que nous pourrons construire les
normes communes, bases de notre espace économique."
Un programme d’échange pour un partenariat gagnant entre les deux rives
D’après lui, les programmes qui existent ne sont pas adaptés aux nouvelles mutations régionales.
"De nombreuses initiatives existent déjà, exemplaires
parfois, tel le programme nouvelle chance, mais
insuffisantes et souvent dépassées par les mutations
profondes que connaît la région.
Et ne nous trompons pas, n’attendons pas que ces
mutations soient achevées pour construire un cadre de
coopération adéquat, mais travaillons ensemble à ce que
ces mutations se fassent dans l’intérêt commun.
Je ne suis pas sans ignorer les difficultés liées à la
mobilité, mais des solutions existent lorsque volonté
et vision se conjuguent.
L’Université Paris-Dauphine
dispose d’un campus à Tunis, d’autres peuvent suivre.
Des mutualisations sont possibles. Les mobilités peuvent
s’effectuer dans des directions multiples. Les seules
limites sont celles de notre imagination.
Ce programme dans lequel Léon l’Africain ferait écho à
Erasme de Rotterdam, pourrait être promu conjointement
par nos deux pays auprès de l’Union européenne, de
l’Union du Maghreb arabe, de l’Unesco et de l’ensemble
des pays concernés.
Et pour commencer, pourquoi ne pas
envisager la création d’une Chaire localisée à la fois à
Paris et à Tunis et portant sur le développement inclusif
et durable dans l’espace euro-méditerranéen.
Nombre
de défis auxquels nous avons à faire face, transitions
démographiques, transitions numériques, changement
climatique, ne peuvent être traités que dans le cadre
d’une vision globale.
A l’heure où la France s’apprête à accueillir la
Conférence Paris Climat 2015, ce serait une première
pierre dans la construction de cette vision commune.
Souhaitons la création d’un tel programme qui permettrait le renforcement de la coopération entre les deux rives.
Enfin, Le président défunt Béji Caïd essebsi voulait la création « d’un espace euro-méditerranéen de l’enseignement et de la formation. » Il voulait établir un partenariat gagnant-gagnant entre l’Europe et la Tunisie.
L’Europe a besoin de la vitalité de la rive sud de la
Méditerranée pour renforcer sa compétitivité et ses
capacités d’innovation. Les jeunesses des deux rives ont
besoin de mieux se connaître pour repousser ensemble les
frontières de la connaissance et pour abattre les murs de
l’obscurantisme.