Qui dit cancer dit souvent passage par la case chimiothérapie. Même si cette étape n’est pas systématique, elle est présente dans la grande majorité des protocoles thérapeutiques, peut-être même plus qu’il ne le faut selon une étude récente. Des scientifiques ont prouvé que la chimiothérapie n’était pas indispensable chez près de 70% des femmes traitées pour cancer du sein
Les chercheurs de Loyola University Chicago ont procédé à la réalisation d’un test, l’Oncotype DX Breast Recurrence Score de Genomic Health, qui consiste en l’analyse de 21 gènes provenant d’un échantillon de biopsie du cancer du sein d’un patient, afin de déterminer leur degré d’activité. Ainsi la tumeur se voit attribuer un «score de récurrence» de 0 à 100; plus le score est élevé, plus le cancer se reproduira dans les organes distants et diminuera la survie.
Près de 10 000 patientes ont été recrutées pour cette étude, dont le suivi a duré neuf ans au total. L’étude s’est particulièrement intéressée à des patientes, dont le score de récurrence se situait entre 11 à 25 qui représentaient 69% du nombre total des participantes. Elles ont été séparées en deux groupes: l’un ayant reçu un traitement hormonal associé à une chimiothérapie et un autre groupe de patientes ayant reçu seulement un traitement hormonal.
Cancer du sein et évaluation du score de récurrence
Dans l’étude publiée dans la revue New England Journal of Medicine, des taux similaires de survie ont été retrouvés pour les deux groupes de patientes.
Ainsi, grâce à cette découverte, les traitements de ce type de cancer se verront certainement changés, moins contraignants pour les patientes éligibles qui présentent ce score de récurrence, comme l’indique le Pr. Joseph Sparano, principal auteur de cette étude: «Ces données confirment que l’utilisation d’un test d’expression de 21 gènes pour évaluer le risque de récurrence du cancer peut éviter aux femmes un traitement inutile, si le test indique que la chimiothérapie n’est pas susceptible de procurer des avantages.»
Une étude de plus qui indique qu’il ne faut jamais rester sur ses acquis et que même les pathologies qui font l’objet d’une attention particulière dans le domaine de la recherche, n’ont pas révélé tous leurs secrets.