Artisans et fiers de l’être, leur unique ambition est de conserver ce précieux savoir-faire pour qu’il ne disparaisse pas, mais aussi innover. L’artisanat tunisien est loin d’être cette petite industrie qu’on imagine, mais bel et bien une identité tunisienne qui revit. C’est avec cet esprit là que les artisans exposent à la foire du Kram, à partir du samedi 31 avril jusqu’à 5 mai. Nous sommes allés à leur rencontre, le 1er mai.
Un rendez-vous tant attendu aussi bien par les professionnels, artisans comme par le grand public. Ils sont tapissiers, sculpteurs sur bois, artisans de Chechia, de bijoux traditionnels, potières de Sejnane. Ils sont ces savoir-faire hautement qualifiés qui se mettent au service de l’artisanat.

L’artisanat vu de l’intérieur et de l’extérieur
« Nous sommes satisfaits de notre clientèle aussi bien nationale qu’internationale. Il s’agit d’un rendez-vous tourné vers la création artisanale. D’ailleurs, il y a une demande énorme à l’exportation », déclare Mme Nabli.

L’artisanat constitue un véritable secteur extrêmement important sur le plan économique et social de la Tunisie.
Aujourd’hui, un autre genre d’artisanat se développe: les poteries et plus précisément les poteries de Séjnane. Hadda Saidane, potière, rappelle la difficulté du métier, à commencer par toutes les étapes de fabrication du produit : extraction, malaxage, polissage, séchage, cuisson, décoration.

A chaque étape, de l’extraction du sol argileux, au produit fini et décoré à l’aide de coquillages et de peintures, des heures de dur labeur sont nécessaires. Elle rappelle: « C’est un métier difficile et nous n’avons aucune aide de la part du gouvernement, ni dans la commercialisation de nos produits. Même si on nous dit qu’il y a un appui de l’étranger, nous n’avons rien vu de tel. D’ailleurs, pour pouvoir exposer, nous avons payé ce stand 500 dinars, plus le transport que nous avons effectué. Je me demande de quel appui on parle. »
Certaines voient leurs produits se développer de plus en plus, alors que d’autres n’arrivent pas à joindre les deux bouts. A travers les rencontres de ces personnes, nous découvrirons leur monde, elles qui partagent le même souhait : développer leur savoir-faire et aller de l’avant. Une approche humaine car elles croient en elles et en leur potentiel, il suffit qu’on les valorise.