Les aspects économiques et géopolitiques font l’objet d’un débat organisé par le Forum de Carthage pour la sécurité et le développement. C’est dans ce contexte de réflexion que les discussions ont porté sur une présentation de la situation économique en général.
L’objectif est de procéder à un diagnostic, notamment sur les défis actuels et les perspectives futures du pays sur le plan économique et géopolitique.
Sur le plan économique, les défis de l’après-14 janvier continuent de peser lourdement sur la stabilité sociale du pays dans un voisinage régional et international instables. Les défis sont multiples : problème d’ordre sécuritaire, avec des répercussions négatives sur le tourisme et les IDE.
Tahar Refaï, président du Forum de Carthage pour la sécurité et le développement, a fait savoir que la question prête à réfléchir. C’est pour cela qu’il faut penser aux solutions : trouver une forte corrélation entre la sécurité et le développement. Selon lui, il s’agit de deux concepts qui doivent évoluer ensemble pour une sortie de crise.
Par ailleurs, Nejib Trabelsi, membre du conseil scientifique et stratégique du Forum, a indiqué pour sa part qu’il est important d’œuvrer à des politiques économiques capables de rétablir les équilibres globaux et de favoriser une croissance inclusive.
Aussi, le débat sur les efforts de restructuration est plus qu’opportun dans un contexte marqué par un déficit de l’épargne par rapport à l’investissement, des obstacles en matière de mobilisation de ressources de financement extérieur et d’une inclusion financière faisant défaut, notamment à l’échelle régionale.
Le tableau de bord de l’économie tunisienne : positionnement actuel et repositionnement futur, a été présenté par Hamadi Fehri, professeur de l’IHEC Carthage. Il a estimé que la croissance économique connaît depuis le 14 janvier un certain essoufflement et une volatilité “beaucoup plus importants”. Il ajoute que les moteurs de la croissance économique sont à l’arrêt, dû en grande partie à une combinaison non-productive des facteurs de la croissance, à savoir le capital et le travail.
Et de poursuivre : « La croissance est aussi d’une mauvaise qualité, pour la simple raison qu’elle est génératrice d’inégalités financières, économiques et sociales.
Il a noté que plusieurs facteurs sont à l’origine de cette situation qui ne fait que se dégrader. La raison fondamentale est avant tout des politiques économiques défaillantes, appliquant mal la politique du Stop and go – c.à.d une alternance entre une politique de relance de l’activité et une politique de rigueur pour contenir les poussées inflationnistes – sans pouvoir actionner le «Stop».
Face à ce tableau peu réjouissant, l’universitaire reconnaît que les chantiers qui doivent être ouverts sont nombreux, mais il est important avant tout d’agir sur la gouvernance politico-économique.
Il souligne : “En Tunisie, la gouvernance souffre d’un triple problème, aussi bien au niveau de sa dimension politique qu’économique et institutionnelle. Pour que l’économie réussisse, il va falloir repenser la bonne gouvernance”.
Et de poursuivre : «Il s’agit avant tout de mettre en œuvre une stratégie de lutte contre la corruption. Cela dit, la gouvernance se doit d’être numérique et décentralisée».
Parmi les recommandations figurent la mise en œuvre des réformes en intégrant l’approche participative, l’emploi, la reconfiguration du pouvoir local ainsi que l’ouverture sur l’espace régional et international et la garantie d’accès à l’espace numérique.
Comme il est à rappeler que l’exigence des réformes et l’étendue de l’action étatique ne peut se concevoir que dans un cadre juridique.