Malgré la diversité culturelle et la tolérance, qualités reconnues aux Tunisiens – du moins c’est ce qu’on entend souvent dire – parfois des événements surgissent qui viennent démentir catégoriquement cette idée reçue, au risque de la détruire complètement.
Le pédopsychiatre Msadek Jabloun a publié une lettre ouverte à une institutrice. Pour ce faire, il a choisi de l’écrire sur une ordonnance médicale portant son nom et de la publier sur le réseau social Facebook. En effet, la lettre en question fait part de la situation d’une élève inscrite en troisième année primaire dans une école d’El Mnihla, dans le gouvernorat de l’Ariana.
Il en ressort que l’élève a été victime du comportement raciste et violent de la part de son institutrice à cause de la couleur de sa peau. L’élève a révélé au pédopsychiatre que l’institutrice lui a demandé plusieurs fois d’enlever ses chaussures sous prétexte qu’elles sont malodorantes; sans parler du fait qu’il lui arrive de la faire sortir par la force de la salle de classe. Cerise sur le gâteau, l’institutrice fait mine d’ouvrir les fenêtres de la classe pour chasser une soi-disant mauvaise odeur que dégagerait la fillette.
« Un comportement raciste très grave sur tous les plans, dans un établissement scolaire à Tunis, infligé et encouragé par UNE enseignante. L’élève a été parmi les premiers de la classe. L’année dernière, sa moyenne a été de 18/20. Ses résultats cette année, grâce aux efforts de Mme Hadhrya seront sans nul doute en chute libre. De telles attitudes violentes de la part de l’enseignante ont un effet dévastateur chez l’élève qui sera amenée à culpabiliser. Sans parler des répercussions que cela va avoir sur la génération qu’elle “enseigne” » et ses éventuelles réactions, a précisé le Docteur sur son compte Facebook, suite à la publication de la lettre.
« Il est inadmissible qu’une institutrice puisse avoir ce genre de comportement, ni d’ailleurs toute personne douée de raison. Madame, vous devez quitter l’enseignement définitivement pour être admise dans un établissement capable de vous guérir de cette maladie psychologique », conclut-il dans sa lettre.
Alors que l’école est un espace neutre, censé enraciner les valeurs de la tolérance, du vivre-ensemble et de l’acceptation de l’autre, cette institutrice se permet d’ exercer des pressions psychologiques par son comportement raciste injustifié, et qui plus est, envers une fillette âgée de huit ans. Qu’attend le ministère de l’Education pour intervenir et annoncer l’ouverture d’une enquête?