Est-ce l’épilogue d’un mystère vieux de plus de quatre siècles ? Après trois ans de recherches assidues autour de la ville hongroise de Szigetvár, où Soliman le Magnifique a livré sa dernière bataille contre la monarchie autrichienne des Habsbourg, des archéologues pensent avoir enfin retrouvé la tombe où reposent son cœur et ses entrailles.
Explications : le corps embaumé du souverain ottoman – connu pour avoir grandement modernisé et étendu l’Empire ottoman durant les quarante-six ans de son règne de 1520 à sa mort en 1566 – a été bien ramené à Constantinople (l’Istanbul d’aujourd’hui), son cœur et ses autres organes auraient été enterrés en Hongrie, sur les lieux de son décès. Sauf que l’emplacement du monument érigé à sa gloire, détruit lorsque la Hongrie fut finalement reconquise par l’Autriche à la fin du XVIIe siècle, était depuis tombé complètement dans l’oubli.
Les fouilles pour retrouver sa tombe se sont révélées plus riches qu’espéré : ce n’est pas une sépulture qui a été mis au jour, mais une véritable petite ville ottomane avec caserne, monastère et mosquée. Une découverte rare dans la mesure où les Ottomans avaient l’habitude de prendre possession des villes de leurs adversaires plutôt que de bâtir, sur place, leur propre cité. Mais si à présent les chercheurs sont convaincus d’avoir mis la main sur la sépulture de Soliman le Magnifique, c’est parce que des objets mais aussi des fragments de décor retrouvés dans un bâtiment de briques et de pierres, dont la pièce principale mesure environ huit mètres sur huit, ressemblent étrangement à ce que l’on peut admirer dans son autre tombeau à Istanbul.