Rencontré en marge de la 24e édition du Forum de l’Atuge, Martin Henkelmann, directeur général de la Chambre tuniso-allemande de l’industrie et du commerce (AHK Tunisie), a évoqué l’importance de la formation professionnelle dans les métiers d’avenir.
leconomistemaghrebin.com Alors que toutes les lumières étaient braquées sur les métiers d’avenir, vous avez surpris les présents en parlant de la nécessité de s’intéresser davantage à la formation professionnelle pour renforcer les métiers d’aujourd’hui et être bien armés en apprentissage pour les métiers d’avenir ? Pourquoi et comment ?
Martin Henkelmann : Il faut miser sur la formation professionnelle. Je pense qu’aujourd’hui il est impératif de soutenir la main-d’œuvre qualifiée dans tous les secteurs notamment industriel où la formation professionnelle pourrait jouer un rôle très important.
L’expérience allemande en la matière ne pourrait être que bénéfique pour la Tunisie. Il y a en Tunisie des institutions allemandes qui assurent plusieurs cycles de formation professionnelle. Je suis ravi de voir en face un gouvernement tunisien ouvert et prêt à discuter comment adapter les formations allemandes au contexte tunisien. Le ministre tunisien de la Formation professionnelle est très coopératif dans ce domaine.
Quels sont, selon vous, les métiers d’avenir qu’offre la formation professionnelle ?
Il ne faut pas d’abord oublier que la Tunisie avait déjà une base industrielle solide qu’il faut renforcer davantage. Je pense que le secteur industriel offre plusieurs opportunités. L’électromécanique, les composants automobiles, le textile, le numérique …sont des métiers existants mais la formation professionnelle pourrait en faire des métiers d’avenir. Ces activités et autres sont dynamiques et innovantes, c’est pourquoi il faut donner aux jeunes les moyens pour pourvoir s’adapter aux changements. Cela n’est possible qu’à travers la formation professionnelle.
Vous êtes proche des entreprises allemandes installées en Tunisie. Quels sont leurs besoins en matière de main-d’œuvre ?
250 entreprises (tunisiennes et allemandes) sont membres de l’AHK. Elles ont manifesté un besoin à une main-d’œuvre qualifiée dans les secteurs que je viens de citer. Certaines de ces entreprises assurent elles-mêmes des cycles de formation pour leur personnel selon leurs besoins. Les besoins diffèrent selon le secteur d’activité. Les entreprises actives dans le secteur manufacturier par exemple n’ont pas les mêmes besoins que celles du secteur de la distribution ou le secteur des services.
Quels sont les projets de l’AHK pour la prochaine période ?
Nous travaillons actuellement sur la promotion du site tunisien en Allemagne. Une conférence sera organisée à Stuttgart le 5 octobre pour présenter aux investisseurs allemands et les chambres de commerce allemandes les opportunités d’affaires en Tunisie qui mérite cet effort.