Financée par le PNUD et réalisée par le cabinet de consulting ACC, l’étude « Cadre stratégique régional pour l’emploi à Médenine et à Tataouine » a recommandé la mise en place d’une nouvelle vision relative à la promotion de l’emploi et de l’entrepreneuriat.
Notons que l’étude a été effectuée fin 2013, début 2014 dans les deux gouvernorats. Cette étude qui a été présentée ce matin par Monsieur Ali Chelbi, consultant au cabinet ACC, dans le cadre du projet « Création accélérée d’emploi et d’appui à l’entrepreneuriat », montre un certain nombre d’aspects relatifs aux problématiques du chômage et de l’entrepreneuriat dans les deux gouvernorats. Elle a pour objectif de proposer un cadre stratégique d’adaptation des politiques et des mécanismes de l’emploi aux spécificités des gouvernorats de Médenine et Tataouine
Ainsi, ces mécanismes doivent faire l’équilibre entre le social, l’emploi et l’entrepreneuriat et permettre une acquisition de compétences, ainsi que l’intégration du secteur informel au sein du secteur formel.
Par ailleurs, le cadre stratégique prôné par l’étude recommande la création d’associations, prestataires privées, dont la mission est d’encadrer les jeunes dans leurs recherches d’emploi et les orienter.
D’autre part un établissement spécialisé prendra en considération les besoins des entreprises des deux gouvernorats. Il s’agit d’un organisme professionnel dont la mission est d’identifier les besoin des entreprises.
Selon l’étude, les mécanismes actuels de la promotion de l’emploi ne sont pas adaptés à la spécificité des deux régions. Elle a proposé un nouveau mécanisme. Il s’agit de décentraliser en accordant plus de prérogatives aux conseils régionaux, afin qu’ils puissent devenir décisionnaires, la création d’un COREDE ( conseil régional de développement de l’emploi) relié au conseil régional d’une part et au conseil national de l’emploi de l’autre.
D’un autre coté, la stratégie se base sur le lancement des actions de communication pour valoriser l’emploi dans le secteur privé et de l’entrepreneuriat, lancer des appels à projets qui vont dans le sens de l’économie inclusive.
En ce qui concerne la mise en œuvre des mécanismes : il est proposé d’appuyer le conseil régional pour l’élaboration d’un modèle de développement économique propre à la région, de responsabiliser les institutions publiques régionales en leur confiant davantage de prérogatives en relation avec l’administration centrale, et de créer une agence régionale de promotion de l’investissement, en liaison avec l’ODS
Il est à préciser que cette recommandation a été faite suite à des constats alarmants. En ce qui concerne les entreprises, le nombre des entreprises sur 1000 habitants à Tataouine est de l’ordre de 36 entreprises, tout en sachant que le tissu d’entreprises est constitué majoritairement de micro-entreprises (moins de 2 employés) dans le secteur du commerce. D’ailleurs dans le rapport il a été indiqué que les mécanismes de la promotion de l’emploi dans les deux gouvernorats ont un faible taux d’intégration soit 13% à Médenine et 12% à Tataouine, d’où vient la nécessité de créer de nouveaux mécanismes.
De même, il s’est avéré que les placements suite à un stage sont assez élevés à Médenine (50%), mais faibles à Tataouine (15 à 20%) contre plus de 40% pour l’ensemble de la Tunisie et les femmes sont désavantagées dans les placements directs. Elles ont plus de chances de trouver un emploi suite à un stage. En se basant sur des statistiques fournis par l’ANETI, l’étude indique qu’ « à Tataouine, les mécanismes qui se caractérisent par des taux d’insertion plus faibles (SCV) bénéficient de budgets plus élevés que d’autres mécanismes avec de meilleurs taux d’insertion ».