Contacté par leconomistemaghrebin.com, Mohamed Salah Hedri, colonel à la retraite, expert en sécurité et chercheur en sciences politiques, nous a affirmé que la décision prise par le ministère de l’Intérieur relative au port d’arme hors des heures de service est une priorité, notamment dans ce contexte « où nous sommes en guerre contre le terrorisme », nous dit-il.
Pour notre interlocuteur, cette décision ministérielle est prioritaire et aurait due être prise un peu plus tôt, « parce que l’armée, les agents de police sont la cible privilégiée des mouvances terroristes d’où vient la nécessité pour eux de garder leurs armes après le service ».
Par ailleurs, le spécialiste a rappelé que même en dehors des heures de service, les agents des forces de l’ordre sont dans l’obligation par la loi d’intervenir en cas d’attaques ou d’agression contre les citoyens. « Comment vont-ils sauver les citoyens et intervenir s’ils ne sont pas munis de leurs armes ? » s’interroge-t-il
Par ailleurs, Mohamed Salah Hedri précise que le port d’arme hors des heures de service est une pratique courante dans d’autres pays. Et de souligner l’importance de la protection des agents des forces de l’ordre par une loi antiterroriste et de songer à l’avenir de leurs familles en cas de décès durant l’exercice de leurs fonctions.
Pour ce spécialiste, Daech existe bel et bien en Tunisie en tant qu’organisation terroriste et en tant qu’idée et vision du monde, « contrairement aux propos des politiciens qui crient sur tous les toits que Daech n’existe pas en Tunisie »; et de poursuivre : « Ansar al-Charia a déclaré son soutien à Daech, ce qui fait que d’une façon ou d’une autre Daech existe bel et bien en Tunisie». Il conclut en rappelant qu’Abou Iyadh, le fondateur d’Ansar al-Chariaa, a déclaré son allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi, chef de l’organisation de Daech.