La CAF a décidé de priver l’Espérance Sportive de Tunis de son trophée africain et de rejouer la finale face au Wydad dans un terrain neutre.
L’Espérance Sportive de Tunis invalidée de son titre et le match rejoué en intégrité après la CAN 2019 dans un pays neutre. Telles sont les décisions prises par le comité exécutif de la CAF réuni en urgence à Paris, mardi et mercredi 4 et 5 juin 2019. Et ce, sur convocation de son président le Malgache Ahmed Ahmed.
La CAF exige par conséquent la restitution du trophée ainsi que des médailles. Un fait inédit dans l’histoire des compétitions internationales de football !
Le trophée remis par le président de la CAF en personne!
Une décision qui a déjà fait grincer les dents du côté tunisien puisque la formation Sang et Or avait été sacrée vendredi dernier, au terme d’une rencontre interrompue à la 58e minute de jeu, alors que les Tunisiens menaient par 1 à 0.
Rappelons que les joueurs du Wydad refusaient de reprendre la partie alors qu’ils venaient de marquer un but refusé par l’arbitre international gambien Bakary Gassama sans consulter la VAR qui était en panne.
Au bout d’une heure et demie d’une attente interminable, et après consultations avec le président de la CAF qui était sur place, l’arbitre siffla enfin la fin de la rencontre et le trophée fut remis aux joueurs de l’Espérance devant 50 000 spectateurs en liesse.
Le plus étrange dans cette affaire c’est que la plus haute instance du football en Afrique a négligé la défaillance de la VAR et le forfait du Wydad pour n’ invoquer que « les conditions de jeu et de sécurité dans lesquelles s’est déroulé le match de Radès ».
Une « mascarade » selon Youssef Chahed. Sitôt la décision annoncée, le chef du Gouvernement, Youssef Chahed, a publié un tweet sur son compte dans lequel il a qualifié la décision de la CAF de « mascarade ».
Une décision « politique »
Pour sa part, l’ex ministre des Domaines de l’Etat, Mabrouk Korchid, a publié un statut sur sa page Facebook en guise de commentaire sur la décision de la CAF : « La décision n’est plus sportive. Elle est désormais une décision politique par excellence. »
Interrogé sur le fondement juridique de la surprenante décision de la CAF, l’expert en droit du sport, Anis Ben Mim, a précisé que « la décision de la CAF est nulle et n’a aucun support juridique légal ». Ajoutant que le président de la CAF, Ahmed Ahmed, avait pris cette décision « sous une forte pression ».
Façon de dire que le Royaume chérifien ayant mis tout son poids dans la balance pour influencer la décision de la CAF en sa faveur, la riposte tunisienne ne peut être que « politique » ?