Des membres de l’administration Trump et des hommes d’affaires républicains bien connectés rivalisent pour dominer l' »aide humanitaire » et la « reconstruction dans la bande de Gaza ». C’est ce qu’affirme un rapport du journal The Guardian publié dimanche 14 décembre.
Avec les trois quarts des bâtiments de Gaza endommagés ou détruits par les attaques israéliennes au cours des deux dernières années, la reconstruction – dont le coût est estimé par les Nations unies à 70 milliards de dollars – pourrait générer d’énormes profits pour les entreprises spécialisées dans la démolition, le transport, la logistique et la construction, selon des documents consultés par The Guardian.
Toutefois, il est toujours impossible de conclure des contrats à long terme pour la reconstruction ou l’aide humanitaire. En effet, un Conseil de paix, présidé par Donald Trump, a été approuvé par les Nations unies pour gérer le territoire; mais il n’est pas encore opérationnel. De plus, le mandat du nouveau Centre de coordination politico-militaire est limité.
Parallèlement à ces efforts officiels, la Maison Blanche a créé sa propre cellule de crise sur Gaza, dirigée par Jared Kushner, Steve Witkoff et Aryeh Lightstone.
Le journal a appris que deux anciens responsables du groupe Doge – qui avaient supervisé les efforts d’Elon Musk pour réduire drastiquement les dépenses publiques et licencier des fonctionnaires fédéraux – dirigent les discussions du groupe sur… la reconstruction de Gaza après la guerre. Ils ont publié des présentations détaillant les plans des opérations logistiques, notamment les prix, les projections financières et l’emplacement d’entrepôts potentiels.
« Tout le monde essaie d’en obtenir une part »
Des entreprises américaines se positionnent pour se partager les bénéfices. La même source révèle que Gothams LLC, une société proche de Trump, figure parmi les candidats. Elle a décroché un contrat de 33 millions de dollars pour gérer le tristement célèbre centre de détention du sud de la Floride, surnommé « Alligator Alcatraz », où les migrants sont logés sous des tentes et dans des caravanes.
De son côté, Eddie Vasquez, porte-parole du groupe de travail de la Maison Blanche sur Gaza, a déclaré, dans un courriel, que cet article « témoigne d’une méconnaissance totale du fonctionnement du groupe de travail sur Gaza et de la situation actuelle. Nous n’en sommes qu’aux prémices de la planification, et de nombreuses idées et propositions sont actuellement à l’étude; sans qu’aucune décision définitive n’ait été prise ».
Par ailleurs, des sources indiquent que des entrepreneurs se sont rendus dans la région pour rencontrer d’éminents responsables américains et des partenaires commerciaux potentiels avant les fêtes de fin d’année.
« Le rôle de l’ONU est flou »
En novembre, l’ONU a approuvé le plan de Trump pour Gaza. Alors que Trump et Kushner ont tous deux envisagé la construction de complexes touristiques de luxe, la plupart des membres de la communauté internationale souhaitent voir Gaza reconstruite pour devenir un lieu de vie pour ses 2,1 millions d’habitants palestiniens. Parallèlement, Israël continue de contrôler la moitié de la bande de Gaza et a annoncé qu’il interdirait toute construction dans la partie contrôlée par le Hamas jusqu’au désarmement de ce groupe.