L’inflation en Turquie a augmenté pour la première fois depuis plus d’un an, ce qui suscite des doutes quant à la capacité de la Banque centrale à procéder à des baisses de taux d’intérêt.
Plus précisément, les données publiées vendredi 3 octobre ont montré que l’inflation annuelle en septembre a atteint 33,3 %, contre 33 % le mois précédent. Les économistes tablaient sur un taux de 32,5 %, selon l’estimation médiane d’une enquête Bloomberg.
Sur un mois, les prix à la consommation ont augmenté de 3,2 %, contre 2,04 % en août, avec une progression de ceux de l’éducation de 18 %, ce qui explique principalement cette accélération. « Les services d’éducation et de transport ont enregistré des hausses de prix en raison des frais de scolarité dans les universités privées et des tarifs des bus scolaires », a indiqué la banque.
Erkin Isik, économiste en chef de QNB Finansbank AS, a souligné que les prix des denrées alimentaires étaient également plus élevés que prévu. « Même en laissant ces éléments de côté, la tendance inflationniste n’est pas favorable, et la hausse de l’inflation annuelle pourrait influencer les anticipations », a-t-il déclaré. « Il serait peut-être préférable de suspendre les baisses de taux d’intérêt », a-t-il ajouté.
L’indice BIST-100 a chuté de 0,7 % après la publication des données, avant de clôturer en baisse de 0,3 %, sur fond de spéculations selon lesquelles la Banque centrale pourrait réviser l’ampleur des réductions à partir d’octobre.
La livre est restée pratiquement inchangée, s’échangeant en baisse de 0,2 % à 41,68 pour un dollar américain…
Le gouverneur de la Banque centrale, Fatih Karahan, avait déclaré à Bloomberg le mois dernier que les conditions de la demande restaient déflationnistes et que les décideurs politiques veilleraient à ce que les facteurs externes ne compromettent pas les perspectives.
Il s’adressera, mardi 7 octobre, au Parlement au sujet de l’inflation et des perspectives politiques.