L’Europe doit renforcer la régulation des sociétés financières non bancaires pour garantir des conditions de concurrence équitables avec les prêteurs traditionnels et limiter les risques dans un secteur qui a connu une croissance rapide au cours des dernières décennies. C’est ce qu’a déclaré, vendredi 3 octobre, la présidente de la BCE, Christine Lagarde.
Les institutions non bancaires, tels que les fonds d’investissement, les compagnies d’assurance et les fonds de pension, parfois appelées « banques fantômes », détiennent actuellement un actif total d’environ 350% du PIB, mais sont soumises à une réglementation plus favorable que les banques, car elles n’acceptent pas les dépôts des ménages.
« Il est essentiel que les décideurs politiques adaptent la réglementation et la supervision à cet environnement difficile », a déclaré Mme Lagarde, selon Reuters.
« Ils ne devraient pas y parvenir en abaissant les normes pour les banques, mais en les renforçant pour les entreprises non bancaires qui exercent des activités bancaires ou qui ont des liens significatifs avec le secteur bancaire », a-t-elle ajouté. « Cela contribuera à apaiser les inquiétudes des banques concernant les inégalités de traitement », dit-elle.
Les décideurs politiques craignent qu’en cas de crise, la Banque centrale soit amenée à fournir des liquidités aux institutions non bancaires, compte tenu de leur degré d’interdépendance avec les banques classiques.
« Si les risques s’accumulent en dehors du système bancaire, hors de portée actuelle des régulateurs et des superviseurs, les compromis qui étaient évidents avant 2008 pourraient réapparaître, la politique monétaire devenant de facto le seul outil pour combler toutes les lacunes et contenir l’euphorie économique », met en garde Mme Lagarde.
L’Europe devrait donc simplifier la réglementation pour les banques sans assouplir les règles et les durcir pour les entreprises non bancaires.