Le président de la République, Kaïs Saïed, a souligné, lors d’une séance de débat organisée dans le cadre de la 4ᵉ édition de la Foire du commerce intra-africain à Alger (IATF), jeudi 4 septembre 2025, que l’humanité a besoin d’un nouvel ordre fondé sur des valeurs et des conceptions renouvelées, de nature à protéger la souveraineté des États et à mettre fin aux guerres et aux divisions, ainsi qu’à la convoitise de nombreux pays pour les ressources naturelles de l’Afrique.
Le chef de l’État estime du reste que l’Afrique, riche de toutes les ressources, doit tirer les leçons du passé et adopter une nouvelle approche pour construire l’avenir auquel aspirent ses peuples. « Le cadre n’est pas à l’exposé d’indicateurs techniques, de chiffres ou de pourcentages qui sont du ressort des spécialistes, mais bien à une lecture rapide de ce qui peut être esquissé en projection d’un futur meilleur ».
La création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) au début des années soixante (plus exactement le 25 mai 1963) fut, à l’époque, le rêve de nombreux dirigeants africains. Mais, paradoxalement, au lendemain de l’indépendance, les pays africains se sont retrouvés face à une réalité tout autre marquée par les divisions, les conflits ainsi que le pillage et l’exploitation des ressources du continent, a-t-il regretté.
La mise en garde de Saïed
Kaïs Saïed a affirmé la fierté de la Tunisie de son ancrage africain. Tout en se disant confiant dans la possibilité de bâtir une union africaine forte, en dépit des nombreux défis auxquels le continent fait face.
Au-delà du commerce intra-africain au sens conventionnel, le président de la République a mis en garde contre une autre forme “effrayante” d’échanges, hors de tout cadre officiel, qui affecte nombre de pays africains et engendre des situations inhumaines liées aux conflits, au pillage, à la famine et aux déplacements forcés.
Il s’est interrogé, dans ce sens, sur les choix intra-africains en pareilles circonstances et leurs capacités à satisfaire les aspirations des peuples du continent qui se sont sacrifiés pour l’indépendance et l’établissement d’états indépendants et souverains sur leurs richesses naturelles.
Malgré les ressources que recèle le continent, de nombreuses personnes souffrent de pauvreté et de famine, lorsque plusieurs autres trouvent refuge auprès des groupes fondamentalistes violents.
Tirer les leçons du passé douloureux
Le redressement de l’Afrique exige de tirer les leçons du passé douloureux et de ses souffrances en vue d’édifier l’avenir qui sied aux peuples du continent, a-t-il préconisé. De ce fait, il regrette la persistance de certaines forces nostalgiques au passé sombre. Lesquelles tentent, par tous les moyens, d’entraver les efforts d’édification d’un continent qui réunit tous les attributs d’une vie digne.
Aujourd’hui, le plus grand défi pour les populations africaines ne concerne pas le commerce intra africain ni l’infrastructure ou encore l’agriculture, les nouvelles technologies et les services mais plutôt l’avenir de tout le continent et son sort civilisationnel, a-t-il soutenu.
Plaidoyer pour un projet global de nouvelles notions
Et le président tunisien d’expliquer que le défi est lié à l’idée d’un projet global basé sur de nouvelles notions et une nouvelle vision adaptées à l’Afrique et ses populations dépossédées depuis de longues décennies de leurs richesses.
Nous avons besoin d’une Afrique appartenant véritablement aux Africains, d’une coopération avec l’extérieur basée sur le respect mutuel et la préservation de nos intérêts, a-t-il dit.
« Il est temps que les peuples recouvrent leurs droits confisqués », a martelé le président de la République. Exprimant, dans la foulée, « le vœu de voir les Palestiniens réacquérir tous ses droits sur l’ensemble du territoire palestinien ».