Vladimir Poutine a exhorté, jeudi 24 avril 2025, les responsables économiques russes à profiter des opportunités qui émergent dans l’économie mondiale en raison des turbulences du marché et de l’escalade des guerres commerciales.
La Russie, dont les échanges commerciaux avec les Etats-Unis et l’Union européenne ont fortement diminué en raison des sanctions imposées suite à sa guerre en Ukraine, n’a pas été affectée par les tarifs douaniers annoncés par le président américain Donald Trump sur de nombreux pays.
L’économie russe a enregistré de meilleurs résultats que prévu au cours des trois années de conflit malgré les sanctions. Mais le pays se prépare désormais à une période prolongée de baisse des prix du pétrole, son principal produit d’exportation, et de baisse des recettes budgétaires, selon Reuters.
« La situation économique mondiale est devenue plus complexe, les marchés des matières premières et financiers connaissant une volatilité importante en raison d’une concurrence mondiale accrue », a déclaré Poutine aux responsables. « Il est essentiel non seulement de surveiller ces facteurs et de prévoir leurs changements, mais aussi d’exploiter les opportunités émergentes pour développer la production locale, les relations commerciales et les exportations, afin de renforcer l’économie nationale dans son ensemble », a-t-il ajouté.
Il s’agit du premier commentaire de Poutine sur la situation économique mondiale depuis l’annonce des tarifs douaniers américains, alors qu’il a engagé une diplomatie avec les États-Unis pour la paix en Ukraine.
Par ailleurs, un document du ministère de l’Économie consulté par Reuters précise que la Russie a abaissé ses prévisions de revenus d’exportation de pétrole et de gaz pour 2025/2027, une source majeure de financement du budget de l’État, en raison de la faiblesse des prix du pétrole. Elle s’attend à une baisse de ses revenus de 15 % cette année.
La croissance économique du pays devrait ralentir à au moins 2,5 % cette année, contre 4,3 % en 2024, dans ce que Poutine a décrit comme un « atterrissage en douceur », affirmant que cela fait partie d’un plan de lutte contre l’inflation, qui reste supérieure à 10 %.
Enfin, la Banque centrale russe a averti ce mois-ci que les prix du pétrole pourraient rester plus bas que prévu pendant plusieurs années en raison de la baisse de la demande mondiale.