Les Etats-Unis ont accepté, mardi 11 mars 2025, de reprendre l’aide militaire et le partage de renseignements avec l’Ukraine. Et ce, après des discussions au cours desquelles Kiev a déclaré accepter la proposition américaine pour un cessez-le-feu de 30 jours dans son conflit avec la Russie. C’est ce qu’ont indiqué les deux pays dans un communiqué conjoint.
Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, a déclaré que les Etats-Unis allaient désormais soumettre l’offre à la Russie, et que la balle était dans le camp de Moscou.
« Notre espoir est que les Russes répondront ‘oui’ le plus rapidement possible, afin que nous puissions passer à la deuxième phase, qui est celle des véritables négociations », a déclaré Rubio aux journalistes, en référence au président américain Donald Trump, après plus de huit heures de discussions à Djeddah, en Arabie saoudite.
La réaction de Moscou est loin d’être certaine
Le président russe Vladimir Poutine s’est dit ouvert à la discussion d’un accord de paix, mais lui et ses diplomates ont déclaré à plusieurs reprises qu’ils étaient contre un cessez-le-feu et qu’ils chercheraient à conclure un accord qui garantisse la « sécurité à long terme » de la Russie. Poutine a exclu toute concession territoriale et a déclaré que l’Ukraine devait se retirer complètement de quatre régions ukrainiennes revendiquées et partiellement contrôlées par la Russie.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui était en Arabie saoudite mais n’a pas participé aux pourparlers, a déclaré que le cessez-le-feu était une « proposition positive », qui couvre la ligne de front du conflit, et pas seulement les combats aériens et maritimes. « Lorsque les accords entreront en vigueur, pendant ces 30 jours de ‘silence’, nous aurons le temps de préparer avec nos partenaires au niveau des documents de travail tous les aspects pour une paix fiable et une sécurité à long terme », a souligné Zelensky.
Pour sa part, Rubio a déclaré que le plan serait transmis aux Russes par plusieurs canaux. Le conseiller à la sécurité nationale de Trump, Mike Waltz, devait rencontrer son homologue russe dans les prochains jours, et l’envoyé spécial de Trump, Steve Witkoff, prévoit de se rendre à Moscou cette semaine pour rencontrer Poutine.
L’accord entre les États-Unis et l’Ukraine marque un tournant radical par rapport à la réunion acrimonieuse du 28 février à la Maison Blanche entre le président républicain américain, qui est depuis longtemps sceptique à l’égard de l‘aide à l’Ukraine, et Zelensky.
Dans une déclaration conjointe publiée mardi soir, les deux pays ont indiqué qu’ils étaient convenus de conclure dès que possible un accord global pour le développement des ressources minérales essentielles de l’Ukraine, qui était en préparation et a été mis en suspens par cette réunion.
À la suite de cette rencontre houleuse, les États-Unis avait interrompu le partage de renseignements et les livraisons d’armes à l’Ukraine, soulignant la volonté de Trump de faire pression sur un allié des États-Unis alors qu’il s’oriente vers une approche plus conciliante envers Moscou.
Au final, Trump a déclaré qu’il inviterait Zelensky à revenir à la Maison Blanche.