Une note de conjoncture souligne que la Mauritanie termine l’année 2025 en adressant un message clair aux capitaux internationaux : l’environnement réglementaire n’a jamais été aussi favorable et l’orientation économique du pays se diversifie de manière stratégique.
D’ailleurs, les récentes évaluations du FMI et de la Banque mondiale soulignent l’engagement du gouvernement mauritanien à « institutionnaliser la stabilité budgétaire et à libérer une croissance non extractive, offrant ainsi une base solide pour les investissements directs étrangers (IDE) à long terme ».
Le message clé pour les investisseurs réside dans le passage d’une dépendance à l’exploitation minière traditionnelle à l’utilisation des revenus du gaz naturel pour bâtir un écosystème financier sophistiqué et devenir un pionnier de l’énergie verte.
Nouveau code, nouvelles garanties : un environnement d’investissement sécurisé
Ainsi, pour l’investisseur étranger, l’évolution la plus significative est la mise en œuvre complète du Code des investissements révisé (depuis janvier 2025). « Cette réforme législative majeure corrige les ambiguïtés antérieures et renforce considérablement la protection des investisseurs », lit-on dans une analyse de Richat Financial.
Voici ce que cela signifie pour les IDE :
Sécurité renforcée et rapatriement des capitaux : le nouveau Code offre des garanties explicites concernant le rapatriement des capitaux (bénéfices, dividendes et rendements) sans restriction, répondant ainsi à une préoccupation majeure des transactions transfrontalières.
Procédures simplifiées : les démarches administratives ont été allégées, avec une approbation des projets d’investissement rationalisée via un Comité interministériel d’agrément.
Incitations à la diversification : le Code révisé aligne les incitations fiscales sur l’objectif national de diversification économique, en élargissant notamment les avantages fiscaux et administratifs pour des secteurs prioritaires tels que l’agriculture, la pêche, l’énergie et les services numériques.
Ce cadre juridique, souligne la notre de conjoncture, vise à offrir prévisibilité et stabilité, constituant un signal fort de l’alignement de la Mauritanie sur les meilleures pratiques internationales afin d’accueillir des capitaux professionnels.
Construction d’un pôle financier : l’émergence de la Bourse de Nouakchott
Afin de soutenir ce nouvel environnement d’investissement ambitieux, les bases d’un marché financier domestique moderne sont mises en place. Pour ce faire, la Banque centrale de Mauritanie pilote la création de plusieurs institutions clés, à savoir :
La Bourse de Nouakchott (NSX) : la création d’une bourse nationale formelle offrira des mécanismes essentiels de levée de capitaux, de formation des prix, de liquidité et de partenariats locaux.
Une Autorité de régulation des marchés financiers : Elle garantira une gouvernance et une supervision adéquates, renforçant la confiance dans le fonctionnement du marché local.
Un dépositaire central et un fonds de garantie des règlements : ces dispositifs constituent des étapes déterminantes vers la maturité financière, réduisant les risques transactionnels et intégrant le marché domestique aux standards financiers internationaux.
Ce développement institutionnel marque une volonté d’approfondir les marchés de capitaux locaux et de créer de nouvelles opportunités d’investissement direct et d’opérations de fusions-acquisitions (M&A) dans les entreprises nationales, selon le document.
L’avenir est vert : diversification et transition énergétique
Bien que le projet gazier Greater Tortue Ahmeyim (GTA) soutienne des perspectives de croissance favorables à moyen terme (le FMI prévoit un rebond à 5,6% en 2026-2027), l’orientation stratégique consiste à utiliser ces revenus pour diversifier l’économie.
Leadership dans l’hydrogène vert : la Mauritanie se positionne comme un acteur précurseur sur le marché mondial de l’hydrogène vert, en s’appuyant sur ses abondantes ressources solaires et éoliennes. Un cadre réglementaire complet dédié à l’hydrogène vert a été mis en place, réduisant significativement les risques pour les grands investisseurs internationaux du secteur énergétique.
Soutien de la Banque mondiale : le récent rapport de la Banque mondiale sur la croissance et l’emploi souligne explicitement la nécessité d’accélérer la diversification vers des chaînes agroalimentaires modernes et des services numériques à forte valeur ajoutée, avec un engagement de soutien institutionnel dans ces domaines.
Ce virage traduit un engagement national en faveur d’une économie résiliente et écologiquement durable, faisant de la Mauritanie une destination attractive pour les investisseurs intéressés à la fois par l’exploitation des ressources et par un développement durable à long terme.
Dans sa conclusion, Richat Financial souligne que la dynamique des réformes structurelles, combinée à l’engagement en faveur d’un marché des capitaux transparent, confirme la trajectoire de la Mauritanie en tant que marché frontière de premier plan. Ces avancées positives demeurent toutefois complexes à appréhender pour les acteurs extérieurs.