A l’occasion des 10 ans d’Expertise France, Anne Guéguen, ambassadrice de France en Tunisie, a souligné dans son allocution les avancées en innovation, santé et transition écologique. Elle a plaidé pour un dialogue franco-tunisien « mutuellement bénéfique », en synergie avec l’UE. Lequel s’ouvrirait aux perspectives ambitieuses de l’IA, de la formation et de la sécurité pour 2026-2030.
Elle précise à cet effet : « C’est une joie de célébrer ensemble les 10 ans d’Expertise France, incarnation d’un engagement, d’une innovation et de résultats concrets. »
Le bilan d’Expertise France en Tunisie
Née en 2015 d’une « volonté politique claire » pour structurer les expertises françaises au service du développement durable, Expertise France est devenue en dix ans la deuxième agence mondiale de coopération technique, avec 2 400 collaborateurs dans 150 pays.
En Tunisie, son équipe de 140 personnes majoritairement tunisiennes, pilote un portefeuille ambitieux touchant l’emploi, l’innovation, la santé, l’éducation, le développement économique, les mobilités humaines, la protection civile, la transition écologique et la culture.
Parmi ses fleurons, on retrouve :
- Inov’On, financé par l’UE et piloté avec les ministères de l’Économie et des Technologies : 1 150 start-up accompagnées; 150 missions techniques; 1 500 jeunes formés à l’entrepreneuriat en cinq ans.
- KFW pour l’internationalisation africaine des entreprises tunisiennes.
- Inov’ille pour la transition verte.
- Et RFF pour la résilience des TPE/PME en santé et protection sociale.
L’agence excelle aussi en :
- Santé : modernisation hospitalière, nouveaux établissements à Sidi Bouzid et Gafsa;
- Protection civile : résilience aux risques méditerranéens;
- Gouvernance : savoir-éco pour des institutions économiques solides;
- Education : lutte contre la déscolarisation;
- Et culture : MOUAD pour le patrimoine, dont le musée de Carthage.
« Ces projets sont un travail conjoint avec les partenaires tunisiens et bailleurs comme l’UE ou l’AFD, au service des politiques publiques et de la société civile », a insisté Anne Guéguen, plaçant « l’humain et le progrès social au cœur ».
Un écosystème tuniso-français solide
Ce partenariat s’inscrit dans un « dialogue engagé » respectant la souveraineté tunisienne, « mutuellement bénéfique ». Il mobilise un réseau dense : Institut français (Tunis, Sfax); groupe AFD (Expertise France, Digital Africa); Office français de l’immigration, IRMC et bien d’autres.
L’AFD totalise 4 milliards d’euros depuis 1992 en santé, eau, rénovation urbaine, agriculture résiliente et mobilité durable. Avec notamment les centrales solaires à Kalâat el-Andalous, Sousse, Béja, pour six millions de bénéficiaires. Mais aussi larénovation de quartiers populaires (235 millions d’euros, 300 000 habitants) et l’adaptation climatique rurale (50 millions d’euros).
Trois priorités pour l’avenir : IA, compétences et sécurité
Toujours lors de son allocution Anne Guéguen a détaillé trois axes :
- La transitions énergétique, climatique et numérique. Elle consiste dans le déploiement de méga-centrales solaires sud-tunisiennes couplées à des data centers pour une IA souveraine, optimisant les politiques publiques et l’économie.
- L’éducation et employabilité. Elles sont renforcées par une convention CDC, pour former les ingénieurs et les techniciens aux « guerres économiques » et aux besoins méditerranéens.
- La sécurité qui passe par une coopération accrue contre le narcotrafic, un « danger pour notre jeunesse », via des réseaux transfrontaliers neutralisés.
Vers un plan 2026-2030 « résolu et conjoint »
« Ce partenariat d’excellence repose sur une coopération équilibrée et responsable », a conclu l’ambassadrice. Elle voit dans le futur plan national tunisien (2026-2030) l’occasion de « poursuivre résolument ».
Elle conclut : « La France restera un acteur fidèle du multilatéralisme pour un monde plus juste, durable et en paix. »