Un nouveau site web recense les noms des journalistes que l’administration Trump considère comme des sources de « désinformation ». Tandis que des experts mettent en garde contre les pressions exercées sur la liberté de la presse aux États-Unis.
Nul n’ignore que l’administration américaine actuelle méprise les journalistes. Mais la Maison Blanche franchit désormais un nouveau cap dans sa politique de ciblage des médias. En effet, en réponse aux allégations de « fausses informations » et aux attaques de journalistes contre l’administration Trump, la Maison Blanche publie désormais une liste des médias et des journalistes qu’elle estime publier des informations fausses, partiales ou trompeuses.
La plateforme « Media Offenders » présente à la fois les « délinquants de la semaine » et un « Panthéon de la honte ». Sur quatre pages, ses créateurs recensent des publications qui, selon la Maison Blanche, contiennent des mensonges, des préjugés, de la désinformation en général, ou sont tout simplement le fruit d’une « paranoïa de gauche ».
Journalisme en danger ?
Katherine Jacobsen, du Comité pour la protection des journalistes, met en garde : « Si le langage utilisé sur ce site web ressemble à une campagne de diffamation, c’est probablement le cas ». Elle souligne que l’apparition d’un tel site est « très inquiétante ». Car non seulement elle banalise les attaques verbales contre la presse, mais elle crée également de réels dangers. Et ce, étant donné que la page publie les noms des journalistes ayant participé à la réalisation des reportages.
« Ces journalistes tentent de faire éclater la vérité et de garantir la transparence », explique Mme Jacobsen. « Ce genre de discours exacerbe les tensions et rend le travail des journalistes qui ne font que leur travail encore plus dangereux ».
De son côté, Jonathan Katz, du think tank Brookings Institution, semble être du même avis. Ainsi, il souligne que ce site web « pourrait avoir un effet dissuasif sur la liberté d’expression et les médias indépendants ».