L’économie tunisienne enregistre une reprise modérée, soutenue par une forte progression production agricole, un regain d’activité dans la construction, et une amélioration du tourisme. C’est ce qu’a révélé la Banque mondiale, mercredi 26 novembre 2025, à Tunis, lors d’un point de presse.
Présent lors de ce point de presse, Loewijk Smets, économiste pays pour la Tunisie auprès de la Banque mondiale a fait savoir que les facteurs de croissance économique en Tunisie reposent principalement sur l’agriculture, la construction et le tourisme, selon les dernières analyses économiques de la Banque mondiale.
Le secteur mécanique et électronique, mis en avant dans un récent rapport de la Banque mondiale, a également joué un rôle clé dans la croissance à long terme grâce à la politique industrielle du gouvernement, qui envisage d’étendre son action à d’autres secteurs comme l’aéronautique.
La relance de l’investissement public constitue un levier essentiel pour soutenir l’économie, notamment par des projets rentables tant sur le plan économique que social.

Par ailleurs, Alexandre Arrobbio, représentant résident de la Banque mondiale pour la Tunisie met l’accent sur l’importance de la transition énergétique qui reste un levier clé pour la Tunisie. Tout en ajoutant: « Elle permet de réduire significativement les coûts de l’énergie, ce qui améliore la compétitivité des entreprises et allège le déficit commercial en diminuant les importations d’hydrocarbures. En favorisant l’autonomie énergétique grâce aux énergies renouvelables, cette dynamique attire également des investissements privés importants via des concessions, contribuant ainsi à limiter l’endettement public. »
Sur le plan social, Mohamed El Aziz Ben Ghachem, spécialiste Senior Protection sociale et Travail auprès de la Banque mondiale a fait savoir que les transferts monétaires actuels répondent partiellement au seuil officiel de pauvreté, avec un effort gouvernemental pour élargir ces aides, notamment via le programme AMEN qui offre des allocations, la gratuité des transports et des soins.
Et de préciser: « Cependant, pour être véritablement efficaces, ces transferts doivent s’accompagner d’une revalorisation du salaire minimum et d’un renforcement des services publics. Une approche multidimensionnelle intégrant formation et accompagnement est nécessaire pour lutter durablement contre la pauvreté. »
Enfin, il conclut: « la réforme de la sécurité sociale reste un enjeu majeur pour prendre en compte les besoins des travailleurs à faibles revenus, qui représentent une grande partie de l’économie informelle. Une révision des régimes de prestations, ajustée aux capacités contributives, est essentielle pour assurer la viabilité du système ».
Les choix politiques en matière de réformes sociales demeurent la prérogative du gouvernement, qui s’appuie sur des analyses et travaux experts pour orienter ses décisions.