Pour de nombreux étudiants, trouver un logement est un véritable parcours du combattant, un défi qui place beaucoup d’entre eux dans une situation de précarité. Trouver un toit à un prix raisonnable, dans un contexte de pénurie manifeste, relève souvent de l’impossible. Avec le temps, les prix des loyers proposés aux étudiants ne cessent d’augmenter, provoquant. Il faut faire preuve de débrouillardise et de persévérance pour se loger.
C’est le combat de Meriem, étudiante en master, qui confie : « En tant qu’étudiante en master, je n’ai plus le droit de vivre au foyer universitaire, je dois donc chercher un logement. Or, à Tunis, les prix des loyers flambent. L’an dernier, je payais 300 dinars par mois dans le Grand Tunis ».
Le cas de Meriem n’est pas isolé. Les foyers universitaires affichent complet, aggravant la difficulté à trouver une chambre libre. Avec la chaleur de l’été, la quête d’un logement devient toujours plus ardue.
Pour beaucoup, ce sont les parents qui fournissent l’aide financière nécessaire. Hajer, une autre étudiante, explique : « Bien que je reçoive une bourse modeste tous les cinq mois, c’est grâce à l’aide de mes parents que je peux tenir. Sans leur soutien, je ne m’en sortirais pas. Ce que je demande, c’est qu’on nous facilite un peu la tâche, car ce que nous vivons au quotidien est loin d’être simple ».
Imed, lui aussi étudiant, confirme les mêmes difficultés, notamment pour les étrangers. Vivre en tant qu’étudiant étranger en Tunisie n’est pas facile. Pour beaucoup de jeunes étudiants ivoiriens, le constat est que tout est plus cher. Le prix des loyers oscille entre 400 et 500 dinars par mois, sans compter la nourriture et les soins médicaux.
Rose, une jeune étudiante ivoirienne, ajoute que la cherté de la vie s’est accentuée ces dernières années. Son arrivée en Tunisie a aussi été marquée par la complexité administrative : « Pour étudier ici, il faut une carte de séjour. Lors de ma première année, j’ai eu beaucoup de difficultés à obtenir un contrat de bail, car certains propriétaires ne veulent pas le fournir, peut-être pour des raisons fiscales ou autres ».
Cette absence de contrat a eu des conséquences financières : « J’ai dû payer des pénalités pour la carte de séjour, environ 80 dinars par mois pendant sept mois. Finalement, j’ai dû changer de quartier pour trouver un logement avec un bail officiel ».
Elle espère une réforme : « J’aimerais qu’on trouve des solutions concernant les modalités de pénalités pour la carte de séjour, par exemple qu’on puisse payer annuellement ».
Pour les étudiants étrangers, la carte de séjour annuelle coûte environ 80 à 100 dinars en droits officiels. Les pénalités en cas de retard peuvent varier, donc être plus élevées, ce qui représente un lourd fardeau pour eux.
Face à cette pénurie et à la flambée des loyers, la quête d’un logement abordable aussi bien pour les étudiants tunisiens qu’étrangers reste un défi majeur qui appelle à une meilleure régulation des prix et à un assouplissement des procédures administratives.