Invitée de l’émission Expresso, vendredi 26 septembre 2025, Nadia Hai, ambassadrice déléguée interministérielle à la Méditerranée, a évoqué le Forum méditerranéen de l’intelligence artificielle 2025 dont la première édition s’est tenue à Marseille en France et a réuni entre 200 et 250 personnes.
Elle espère tripler ce nombre de participants lors de la prochaine édition qui se tiendra à Cité de la culture, les 20 et 21 novembre 2025. L’enjeu consistera à répondre à la question suivante : « En quoi l’IA répondra-t-elle aux défis méditerranéens ? », explique la diplomate, comme le rapporte RTCI.
Pour ce faire, le forum abordera plusieurs thématiques : environnementale (dépollution, décarbonation), climatologique, de développement économique, de business, de gestion de l’eau (perdition de l’eau au cours du processus de dessalement), etc., explique Nadia Hai.
Elle rappelle que « la Méditerranée a toujours été un espace commun, et la Tunisie est un acteur clé et un partenaire dans cette union. Aujourd’hui nous ne pouvons plus réfléchir seuls à des défis qui nous concernent tous ».
Nadia Hai ajoutera également que l’espace méditerranéen ne manque pas d’atouts, à commencer par la jeunesse et les compétences. « Il est également impératif de définir une stratégie pour répondre au besoin de souveraineté que tous les pays se posent ».
Quant aux trois thèmes principaux du forum, ils ont trait au stress hydrique, à la santé et à l’agriculture.
En effet, la diplomate n’a pas manqué de rappeler que la question du stress hydrique est un problème méditerranéen, donc prioritaire. « Il y a donc une nécessité de travailleur sur plusieurs mécanismes (dessalement, traitement des eaux usées) », invite-t-elle.
Vient ensuite la santé, qui connaît une « pénurie de personnel soignant », regrette-t-elle. D’où «… une nécessité de réfléchir à d’autres modèles pour permettre aux populations les plus éloignées de l’offre de santé de se soigner. Nous allons poser la question de l’IA santé, de la téléconsultation et de la télémédecine ».
Enfin, l’agriculture. Inutile d’insister sur le fait que la sécurité alimentaire est aujourd’hui très importante. « Il faut réfléchir collectivement pour que les petits agriculteurs ne pâtissent pas de l’usage de l’IA et qu’ils n’en soient pas les victimes. L’IA doit justement accompagner les petits agriculteurs comme les grands, d’où la nécessité de se pencher sur la question », assure Nadia Hai.
Et l’ambassadrice déléguée interministérielle à la Méditerranée de souligner que « l’objectif du forum est d’avoir des livrables concrets, des décisions, des débuts de coopération et des synergies entre les différents acteurs, de renforcer les connexions entre les universités du bassin méditerranéen sur l’intelligence artificielle, ainsi que des annonces concernant la e-santé ».