Aujourd’hui, un incident s’est produit entre des élèves et des enseignantes lorsque les élèves ont souhaité effectuer une prière à 10 heures du matin à l’intérieur de l’école. La professeure a refusé, rappelant que les actes religieux ne doivent pas se dérouler dans un établissement scolaire public, ce qui est tout à fait légitime. En effet, la prière dans une salle de classe n’est pas acceptable. Il est essentiel de souligner qu’il n’est pas admissible d’utiliser l’école comme lieu de culte.
La crainte d’être étiqueté « islamophobe » ne doit pas conduire les enseignants ou les directions d’établissement à négliger le principe fondamental selon lequel l’école est un espace républicain, laïc, et exempt de toute manifestation religieuse. Par conséquent, cette peur ne doit en aucun cas empêcher d’agir contre ceux qui encouragent les élèves à faire ce qu’ils veulent en ce domaine.
Si nous restons paralysés et incapables d’assumer nos responsabilités, alors il deviendra difficile de faire avancer les choses dans la société. À un moment donné, il est impératif que chacun prenne ses responsabilités, qu’il soit directeur ou directrice d’école, membre du personnel scolaire ou responsable dans la direction du centre de services scolaires, afin de garantir que l’école demeure un lieu neutre, respectueux de ses valeurs républicaines.
Par ailleurs, dans un autre contexte, sous le leadership de Bourguiba, une politique appelée « communication directe » était en vigueur. Lors de chaque visite d’un ministre dans une ville ou un gouvernorat, ce dernier rencontrait le président Bourguiba pour lui présenter un rapport complet sur tous les aspects de sa visite.
Par exemple, lors d’une visite du Premier ministre Mohamed Mzali dans le gouvernorat de Gabès, il a inauguré plusieurs activités et projets qu’il a ensuite rapportés à Bourguiba après son retour à Tunis. Parmi ces réalisations, il a fièrement déclaré : « Monsieur le Président, parmi les activités que j’ai menées, j’ai inauguré une mosquée dans un lycée de Gabès. » Face à cette annonce, Bourguiba lui a répondu : « Monsieur Mohamed, rappelle-moi plus tard comment tu comptes gérer tout cela ; ni toi ni personne d’autre n’y arrivera. » C’est ainsi que cette conversation s’est conclue.
En somme, l’école publique doit rester un lieu neutre dédié à l’apprentissage et à la formation, sans place pour les pratiques religieuses. Bien que la Constitution garantisse la liberté de croyance, elle exige aussi la neutralité des institutions publiques. Ouvrir l’école à un rite particulier risquerait d’imposer l’ouverture à toutes les religions, vidant ainsi l’établissement de sa mission principale. La liberté de conscience est un droit fondamental, mais l’école doit avant tout rester un espace commun dédié à l’éducation, au savoir et à la construction de l’avenir.