Le débat sur l’amnistie des chèques sans provision agite à nouveau l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Invité ce samedi 19 juillet 2025 de Houna Tounes, Dhafer Sghiri, député et membre de la commission des finances, a levé le voile sur les discussions en cours et les divergences qui persistent.
À l’origine, le texte ne concernait que les chèques impayés n’excédant pas 5 000 dinars. Mais en commission, les parlementaires ont élargi le spectre. « Certains ont plaidé pour une amnistie totale, sans conditions de montant », a expliqué Sghiri. Une mesure justifiée, selon lui, par la nécessité de « tourner la page » et de désengorger les prisons. Le législateur devra trancher dès lundi 21 juillet, lors d’une séance plénière consacrée au sujet. Deux options sont sur la table : soit s’en tenir au seuil initial de 5 000 dinars, soit introduire des paliers différenciés. « Les amendements ne manqueront pas », anticipe le député.
Mais attention : même en cas de grâce générale, les débiteurs ne seront pas quittes pour autant. « L’amnistie n’efface pas la dette, insiste Sghiri. Les émetteurs de chèques sans provision devront toujours rembourser. » Le système actuel a ses profiteurs, dénonce-t-il : « Certains pratiquent le chantage ou prêtent à des taux usuraires. » Pourtant, dans 80 % des cas, les montants concernés restent modestes (≤ 5 000 dinars). Une raison de plus, estime le parlementaire, pour sortir de l’impasse : « L’État est obligé de recourir à une amnistie tous les dix ans. La situation actuelle est intenable. »
Et de conclure, pragmatique : « Il faut redonner de l’air à l’économie – et aux Tunisiens. »
À suivre lundi dans l’hémicycle.